Chirac propose d'abaisser en cinq ans de 33 % à moins de 20% l'impôt sur les sociétés

Le Chef de l'Etat a adressé ses voeux en fin de matinée aux forces vives de la Nation, associations, syndicats, patronat. Il a notamment proposé une forte baisse de l'IS. Et il apporte son total soutien au projet de fusion entre Suez et Gaz de France.

Jacques Chirac propose d'abaisser de 33 à moins de 20% en cinq ans l'impôt sur les sociétés au cours du prochain quinquennat, dans ses voeux en fin de matinée aux Forces vives (associations, syndicats, patronat). A ses yeux, une telle baisse permettra de faire face à "la concurrence fiscale entre les Nations" . Il a précisé que le taux d'impôt s'élève de près de 8 points de plus que la moyenne européenne.

Il souhaite que cette baisse aille plus loin, jusqu'à un taux réduit de 10%, pour les entreprises qui distribuent de manière équitable les profits entre actionnaires et salariés par le biais de la participation. Cette mesure devrait permettre d'augmenter le pouvoir d'achat des salariés et rendre plus difficiles les OPA étrangères hostiles. Elle viendra renforcer la récente loi sur la participation et le dividende du travail. "Alors que le capital de nos grandes entreprises est détenu à 40%par des fonds étrangers, c'est une arme puissante face au risque d'OPA hostiles", a déclaré le chef de l'Etat.

Jacques Chirac a également enfin réitéré sa proposition d'une véritable "sécurité sociale professionnelle" et s'affiche dans ce but "clairement" en faveur de la fusion de l'ANPE et de l'Unedic. Car, a-t-il expliqué, "face au chômage, il ne suffit pas d'être indemnisé, il faut disposer de compétences actualisées en permanence".

Cette sécurité sociale professionnelle aura, selon lui, quatre missions: versement des allocations chômage, accompagnement personnalisé pour la recherche d'emploi, aide à la mobilité professionnelle, et formation.

Par ailleurs, Jacques Chirac souhaite faire de l'enseignement universitaire une priorité budgétaire des cinq prochaines années, pour consacrer à nos étudiants autant que le font les autres grandes nations, soit 30% de plus qu'actuellement.

Jacques Chirac a également affirmé que d'ici à la fin de l'année le niveau de chômage serait "le plus bas depuis un quart de siècle". Le chef de l'Etat s'est félicité du fait que, grâce à "l'action résolue" du gouvernement de Dominique de Villepin, le chômage baisse, avec "360.000 chômeurs de moins".
"A ce rythme, nous aurons atteint, avant la fin de l'année, le niveau de chômage le plus bas depuis un quart de siècle", a-t-il assuré, appelant également à des "réformes majeures" pour atteindre le plein emploi.

Enfin, le Président de la République a apporté tout son soutien au projet de fusion entre Gaz de France et Suez. "La question de l'énergie est stratégique. Pour conserver et renforcer notre place sur ce marché mondial, il nous faut disposer de groupes puissants", a-t-il déclaré.

"Nous avons Total, Areva dans le pétrole, l'électricité et le nucléaire. Il nous faut un acteur majeur dans le gaz : c'est en cela que le projet de fusion entre Gaz de France et Suez est stratégique pour la France et l'Europe. Les calculs à courte vue ou les contingences politiques n'ont pas leur place dans une telle perspective", a-t-il dit. Une réponse à ceux qui pensent que les appétits concernant Suez de l'homme d'affaires François Pinault, proche de Jacques Chirac, ont le soutien de l'Elysée.

Des mesures pour éviter la "catastrophe écologique annoncée"
"Nous devons prendre des mesures radicales pour répondre à la fois au réchauffement climatique et au besoin de croissance d'un monde qui comptera 3 milliards d'habitants de plus dans quarante ans", a déclaré Jacques Chirac. Pour cela, il souhaite lancer, notamment sous l'impulsion de l'Agence de l'innovation industrielle, de grands projets de rupture technologique, avec la construction, d'ici un an, d'un prototype de capture du Co2. Sont également évoqués le développement de matériaux isolants, l'énergie et les véhicules propres et à l'électricité solaire. Enfin, le chef de l'Etat souhaite avancer vers une taxe "carbone imposée" aux produits en provenance des pays qui refusent de s'engager en faveur du régime qui succèdera au protocole de Kyoto, en 2012. Une conférence est organisée en février pour accélérer la création d'une Organisation mondiale de l'environnement.

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