L'euro poursuit sa hausse malgré les bons indicateurs américains

Preuve de retour à la normale sur les marchés, après la tempête déclenchée par les "subprimes", l'euro regagne du terrain face au dollar, malgré les bons chiffres américains des commandes de bien durables et des ventes de logement neufs.

Malgré une floppée de bons indicateurs américains, la monnaie unique poursuit son inexorable ascension. L'euro s'est approché vendredi du seuil de 1,37 dollar sur fond d'accalmie des marchés financiers, et s'est maintenu à ce niveau. En fin de journée vendredi, l'euro valait 1,3677 dollar, contre 1,3566 dollar la veille à la même heure. Il a atteint un pic à 1,3681 dollar, un plus haut depuis le 13 août. Il était également en nette hausse contre le yen, à 159,24 yens.

La devise européenne avait chuté jusqu'à 1,3360 dollar le 16 août, alors que l'aversion au risque se répandait sur les marchés en raison de la crise du crédit. Cette aversion au risque bénéficie au dollar dans la mesure où il est perçu comme une valeur refuge, ainsi qu'au yen, car les opérateurs liquident alors les positions de "carry trade" accumulées en yens.

Les signes de stabilisation progressive des marchés financiers coïncident avec un regain d'appétit pour le risque, qui se traduit donc par un redressement de la devise européenne, et par un fléchissement du yen. Les bons indicateurs économiques américains n'ont pas suffi à inverser la tendance en faveur du dollar.

Les commandes de biens durables ont bondi de 5,9% entre juin et juillet, la plus forte progression depuis septembre dernier, mais les analystes ont remarqué que cet indicateur précédait le début de la crise du crédit qui s'est développée depuis. "Il est important de souligner que ces chiffres reflètent des conditions économiques d'avant la crise", a par exemple observé Adam York, économiste chez Wachovia.

Quant à la progression de 2,8% des ventes de logements neufs en juillet, elle pourrait n'être qu'une amélioration temporaire, et la crise du crédit pourrait bientôt faire sentir ses effets néfastes sur un marché immobilier déjà mal en point.

"Les conditions plus strictes de financement signifient que la demande des acheteurs potentiels de logements va être réduite, parce que ces acheteurs ne parviendront pas à obtenir un prêt immobilier. Nous nous attendons à ce que les conséquences s'en fassent sentir à l'automne", a commenté Mike Carey, économiste chez Calyon.

En ce qui concerne les perspectives monétaires, les marchés tablent sur une baisse en septembre du taux directeur américain, pour l'heure établi à 5,25%. Au contraire, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé entendre qu'elle procèderait bien au relèvement de 4 à 4,25% de son taux directeur le mois prochain.

La Banque du Japon, qui a opté pour le statu quo jeudi, pourrait faire de même, et porter de 0,50 à 0,75% le loyer de l'argent. La livre était en baisse face à l'euro, à 0,6789 livre pour un euro, mais en hausse face au dollar, à 2,0138 dollars. Le franc suisse était en baisse face à l'euro, à 1,6418 franc pour un euro, et en hausse face au dollar, à 1,2007 franc pour un billet vert. Le yuan chinois a clôturé à 7,5666 yuans pour un dollar.

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