Le Trésor américain met au ban la banque iranienne Sepah

Washington a annoncé geler les avoirs de la banque aux Etats-Unis et interdire tout contact avec l'établissement, accusé de financer des transactions d'armes. C'est la deuxième banque iranienne dans le collimateur américain. Les Etats-Unis s'inquiètent aussi des liens entre l'Iran et la Corée du Nord en matière de prolifération d'armes de destruction massive.

Le département américain au Trésor a annoncé ce mardi qu'il gelait les avoirs de la banque publique iranienne Sepah aux Etats-Unis et interdisait toute transaction entre des entités américaine et cet établissement, accusé de soutenir des achats militaires. "La banque Sepah est la cheville ouvrière du réseau d'approvisionnement iranien en missiles et a aidé activement l'Iran à se doter de missiles capables de projeter des armes de destruction massive", a expliqué Stuart Levey, sous-secrétaire au Trésor chargé de la lutte contre le terrorisme et du renseignement financier.

Le Trésor avait annoncé début septembre avoir coupé toute relation entre le système financier américain et un autre établissement iranien, la banque Saderat, accusée de soutenir des activités terroristes, notamment le Hezbollah. "Alors que les preuves contre les pratiques financières répréhensibles de l'Iran s'accumulent, les institutions financières et les entreprises dans le monde entier ont commencé à réévaluer leurs relations commerciales avec l'Iran", a estimé Stuart Levey. "De nombreuses institutions financières ont considérablement réduit, voire interrompu, leurs relations commerciales avec l'Iran", a-t-il ajouté, estimant que ces décisions faisaient suite aux mesures prises par les Etats-Unis.

Selon le Trésor américain, la banque Sepah apporte notamment une aide financière aux groupes industriels Shahid Hemmat (SHIG) et Shahid Bakeri (SBIG), "deux entreprises de fabrication de missiles inscrites à l'annexe de la résolution 1737 pour leur implication directe dans le programme de missiles balistiques iranien". La résolution 1737, votée par le Conseil de sécurité de l'ONU fin décembre, impose des sanctions contre les programmes nucléaire et de missiles balistiques de l'Iran après son refus de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium.

"Les Etats-Unis demandent instamment à tous les gouvernements de répondre aux obligations que leur impose la résolution 1737, en prenant les mesures appropriées contre toutes les entités impliquées dans les programmes nucléaire et de missiles iraniens", a souligné Stuart Levey. Il a indiqué que l'initiative prise par le Trésor s'appliquait à toutes les agences de la banque Sepah à l'étranger, notamment celles de Rome, Paris et Francfort.

Le Trésor américain a également établi un lien entre la banque Sepah et la collaboration entre l'Iran et la Corée du nord en matière de prolifération d'armes de destruction massive (ADM). "La banque a facilité les transactions entre l'Organisation iranienne des industries aérospatiales (AIO) et KOMID, principale entité nord-coréenne exportant des missiles balistiques. Déjà visée par le Trésor, KOMID a fourni à l'Iran de la technologie balistique", a souligné le sous-secrétaire au Trésor. Il a affirmé que les Etats-Unis étaient "gravement préoccupés" par ces liens entre Téhéran et Pyongyang.

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