La confiance reste de mise sur les marchés malgré la correction

Les gérants et stratégistes marchés estiment que la forte correction à laquelle on assiste depuis deux jours n'est que provisoire. Ecartant tout mouvement de panique, ils restent sur des scénarios de hausse des marchés européens.

Si un léger vent de panique a soufflé, depuis la chute de la Bourse de Shanghai hier, sur l'ensemble des grandes places boursières mondiales, la correction à laquelle les investisseurs doivent faire face ne sera que passagère. C'est en tout cas le message qu'envoient les stratégistes et gérants interrogés par latribune.fr. "Il n'y a pas d'inquiétude à avoir", assure ainsi Yann Azuelos, gérant chez Meeschaert AM. "Les marchés devaient en tout cas faire un pause", ajoute le spécialiste.

A la source de cette crise sur les marchés, qui a suscité une baisse de 3% du CAC 40 mardi, les spécialistes montrent du doigt le "décrochage" de la Bourse de Shanghai. Celle ci a terminé en repli de 9% hier. "Alan Greenspan a aussi envoyé un signal négatif à son successeur Ben Bernanke en indiquant qu'il y avait un risque de récession aux Etats-Unis", rappelle Yann Azuelos.

Reste que pour les spécialistes interrogés, cette correction, aussi brusque soit elle, constitue davantage une saine réaction qu'une profonde crise. "La Chine affiche des taux de croissance de son PIB de l'ordre de 12%. Elle doit marquer une pause saine pour éviter la surchauffe de son économie", ajoute Yann Azuelos. Le gérant ne remet ainsi pas en cause son "scénario d'une hausse de 7 à 8% des bénéfices par action des entreprises en Europe" pour l'année 2007, qui devrait se traduire par une progression de 8 à 9% des indices. "Rien ne va changer en deux jours, la croissance mondiale est toujours là", ajoute le gérant,

Une opinion que partage Jérôme Schupp, responsable de la recherche chez Syz&Co, en Suisse. "Nous pensons que cette évolution est ponctuelle", indique le spécialiste pour qui la correction du marché chinois a surtout été un prétexte pour les investisseurs pour prendre leurs bénéfices sur les marchés. "Les investisseurs étaient attentifs à cela", indique Jérôme Schupp.

"Les marchés ont également anticipé une baisse de la croissance du PIB chinois, qui pourrait se répercuter sur l'ensemble de l'économie mondiale", explique le spécialiste. Il estime cependant que la "situation devrait revenir à la normale une fois la nervosité du marché passée". "Le panorama économique mondial reste très positif", ajoute d'ailleurs le spécialiste. En outre, il estime que les résultats des sociétés sont également très encourageants, avec des croissances de bénéfice net par action attendues en hausse.

Jérôme Schupp estime toutefois qu'à court terme, la prudence sur les marchés restera de mise, alors que de nouvelles corrections sont à prévoir, surtout dans les secteurs cycliques, qui ont fortement progressé en Bourse.

De son côté, Charles Dautresme, stratégiste chez Axa IM, confirme qu'à court terme "il n'y a pas d'opportunité d'achat sur les marchés" et qu'il faudra "attendre une bonne semaine" avant que la situation se stabilise.

Pour le stratégiste, la correction des marchés, dont le point de départ est la Chine, a aussi été accentuée par la récente hausse du yen par rapport au dollar, et qui a pour effet de "réduire la liquidité sur les marchés". Pour Charles Dautresme, en attendant l'accalmie, les investisseurs peuvent se positionner sur le secteur de la santé, défensif, dont les cours ont été touchés cette année, et pour lequel les mauvaises nouvelles se font un peu plus rares depuis quelques temps. Charles Dautresme esitme que l'année 2007 devrait toutefois être caractérisée par une hausse de 10% des bénéfices par action des entreprises européennes, et par une hausse de 10% de l'indice MSCI Europe.

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