Productivité en baisse et coût du travail en hausse pour l'économie américaine

Les Américains moins efficaces au travail : c'est ce que révèlent les chiffres publiés ce mardi par le gouvernement. Ils montrent que la productivité du travail n'a progressé que de 1,6% au dernier trimestre 2006, tandis que le coût du travail augmentait de 6,6% sur la même période. Le département du commerce a annoncé également une baisse de 5,5% des commandes à l'industrie en janvier.

La productivité a été révisée en nette baisse pour le quatrième trimestre 2006 aux Etats-Unis, à 1,6% au lieu des 3% annoncés précédemment. Pour l'ensemble de l'année, les gains de productivité ne sont donc que de 1,6% contre 2,1% prévu, leur plus bas niveau depuis 1997.

Dans le même temps, les coûts du travail ont bondi de façon inattendue avec une hausse sur le trimestre de 6,6% contre une première évaluation à 1,7%. Sur l'année, les coûts ont augmenté de 3,2%. C'est la plus forte hausse depuis six ans, ce qui pourrait renforcer l'inquiétude de la Fed concernant les éventuelles tensions inflationnistes générées par le marché du travail.

Le président de la Réserve fédérale, Ben S. Bernanke, déclarait en effet le mois dernier que si les coûts du travail, qui représentent environ les deux tiers des coûts de production des biens et services, augmentaient, alors ils constitueraient un risque d'inflation car les entreprises pourraient chercher à compenser l'augmentation de leurs coûts de production par celle de leurs tarifs. Ces mauvais résultats rendent donc peu probable un changement de politique de la Réserve fédérale (Fed). Même si l'économie montre des signes de ralentissement, la Fed ne devrait donc pas réduire ses taux d'intérêt, afin d'enrayer toute inflation des prix.

L'augmentation des coûts salariaux des entreprises s'explique principalement par les bonus de fin d'année et les profits dus aux stock-options, selon Patrick Newport, économiste chez Global Insight, cité par l'agence Bloomberg.

Sur le dernier trimestre 2006, l'augmentation du nombre d'heures travaillées n'a été que de 0,9%, alors que le département du Travail prévoyait une hausse de 1,2%. De même, la production industrielle s'est accrue de 2,5%, beaucoup moins que les 4,2% initialement prévus par le gouvernement. Les gains de productivité observés au quatrième trimestre 2006 s'expliquent donc par le fait que l'augmentation du nombre d'heures travaillées a été inférieure à celle de la production.

Pour ajouter à ces résultats décevant, le département du commerce a publié ce mardi les chiffres des commandes à l'industrie. Pour le mois de janvier, celles-ci sont en baisse de 5,5%, plus forte diminution depuis juillet 2000. Les économistes n'avaient pas envisagé un tel plongeon et tablaient sur un recul de 4,3% des commandes.

Cette mauvaise performance est toutefois à relativiser, la baisse des ventes d'avions civils (-60,2%) et militaires (-58,9%) faisant plonger le chiffre global des commandes à l'industrie. Hors transports, le repli n'est que de 2,9%; ce qui reste quand même le plus mauvais résultat depuis septembre 2006.

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