Le FMI apprécierait une dépréciation du dollar de 10%

Selon l'institution de Bretton Woods, une dépréciation, même modeste, permettrait du réduire les déséquilibres mondiaux. En fait, c'est surtout l'appréciation de monnaies comme le yuan chinois qui est souhaitée, afin de réduire le déficit de la balance commerciale américaine.

Voilà qui devrait plaire aux Américains mais un peu moins aux Européens. Dans un nouveau rapport publié ce jeudi, le Fonds monétaire international (FMI) se déclare en faveur d'une dépréciation, "même modeste", du dollar. Le but ? Tenter de rééquilibrer la balance commerciale américaine.

Pour l'heure en effet, les Américains consomment des produits à bas prix en provenance de Chine. Une baisse du dollar devrait entraîner une hausse - relative - de la monnaie chinoise, puisque le yuan a vu ses bandes de fluctuation vis-à-vis du billet vert élargies par les autorités chinoises il y a quelques mois. De quoi renchérir dans la foulée les denrées chinoises arrivant sur le marché américain. Plus chers, ces produits pourraient être boudés par les consommateurs. De quoi alors redresser quelque peu la balance commerciale américaine, qui affichait un déficit total de 763,6 milliards de dollars (soit environ 5,8% du PIB) l'an dernier. Au-delà du pétrole, les importations chinoises sont responsables de plus d'un quart du "trou" de la balance commerciale américaine.

L'analyse vaut aussi pour le Japon. Les autorités monétaires nippones, qui sont intervenues massivement dans le passé pour éviter que la monnaie ne s'apprécie trop vis-à-vis du dollar, sont dans le collimateur du G8. Le déficit de la balance commerciale américaine vis-à-vis de l'archipel s'affichait l'an dernier à 88,4 milliards de dollars, un record.

Selon l'analyse du FMI, "une dépréciation réelle du dollar inférieure à 10% pourrait engendrer une réduction du déficit commercial des Etats-Unis égale à 1% du PIB, alors que les études économiques situent habituellement la dépréciation nécessaire dans une fourchette de 10 à 20%".

Reste la zone euro. Alors que la monnaie unique a pris plus de 30% par rapport au dollar sur les quatre dernières années, les exportateurs européens ont toujours tendance à s'inquiéter des appels à une baisse du billet vert qui, mécaniquement, renchérit l'euro, et donc la valeur des produits qu'ils espèrent vendre à l'étranger.

Reste que, d'une part, l'Europe commerce beaucoup entre elle et que les échanges commerciaux avec les Etats-Unis sont relativement faibles. Et d'autre part, que certains produits, comme le pétrole, sont cotés en dollars. Une baisse du dollar ne peut alors qu'avantager les consommateurs d'or noir. Le verre est donc à moitié plein ou à moitié vide, comme on voudra. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas oublier que la Banque centrale européenne, qu'elle le dise ou non, a toujours eu un faible pour un euro fort, question de symbole....

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