Louis Gallois pour une révision du pacte d'actionnaires d'EADS

Dans une interview accordée au Monde daté de mercredi, le co-président exécutif d'EADS indique que le groupe doit changer les termes du pacte d'actionaires signé il y a sept ans, pour permettre une augmentation de capital et l'arrivée de nouveaux actionnaires au sein de la maison mère d'Airbus. Louis Gallois se déclare en outre opposé au système des "stock options", et redoute une hausse des taux de la BCE.

Allant dans la même direction que celle de Nicolas Sarkozy, le co-président exécutif français d'EADS, Louis Gallois, a indiqué, dans une interview accordée au Monde, être favorable à une remise à plat du pacte d'actionnaires du groupe européen d'aéronautique et de défense.

"M. Sarkozy s'est prononcé pour une révision du pacte d'actionnaires d'EADS. Il juge cela indispensable pour procéder à une augmentation de capital et à l'arrivée de nouveaux actionnaires qui voudront être associés à la gestion du groupe", explique Louis Gallois, qui précise que c'est une opinion qu'il "partage", "même si j'ai toujours eu le soutien des actionnaires actuels et en particulier d'Arnaud Lagardère pour mener les actions que je jugeais utiles", selon le co-président de la maison mère d'Airbus.

En renégociant le pacte d'actionnaires, qui réunit la France (15%), Lagardère (7,5%), DaimlerChrysler (15%) et des länder allemands notamment, Louis Gallois souhaite faciliter l'appel au marché et l'entrée de nouveaux actionnaires au sein du capital du groupe européen. Louis Gallois souhaite aussi "aller vers une direction plus normale", remettant en cause la direction bicéphale du groupe telle qu'elle est actuellement en place.

Cette révision du pacte d'actionnaires, pour laquelle Nicolas Sarkozy est allé plaider en Allemagne, n'a pas rencontré un accueil très favorable outre-Rhin, et en particulier de la part d'Angela Merkel, chancelière allemande.

La question de la gouvernance d'EADS risque donc de rester au coeur des discussions pendant encore longtemps, tandis que le groupe est mis à mal en raison des difficultés de sa filiale Airbus. Pour Louis Gallois, Airbus pourrait encore être menacé par une possible hausse des taux de Banque centrale européenne, qui aurait pour effet de renforcer encore l'euro.

Selon lui, une nouvelle hausse de l'euro face au dollar affecterait le plan de restructuration Power8. Le plan a été établi avec un euro à 1,35 dollar."Si on allait durablement très au-delà, c'est un autre schéma industriel qu'il faudrait envisager", explique Louis Gallois. Il explique que "quand l'euro s'apprécie de 10 centimes vis-à-vis du dollar, Airbus perd 1 milliard".

Par ailleurs, alors que les difficultés d'EADS ont mis en avant les disparités de rémunérations au sein du groupe, Louis Gallois remet en cause les stock options: "les stock-options sont remises en cause dans de nombreux pays. Personnellement, je suis de moins en moins favorable à ce système qui s'apparente à une loterie. Ce n'est pas sain. Je préfère la distribution d'actions gratuites, qui sont un vrai complément de salaire", explique-t-il.

Enquête sur les indemnités de départ de Noël Forgeard
Le parquet a ouvert en avril dernier une enquête préliminaire pour examiner les conditions d'attribution des indemnités de départ de Noël Forgeard, ancien co-président d'EADS. Cette procédure a été ouverte à la suite d'une plainte déposée le 18 avril contre Noël Forgeard pour "abus de biens sociaux" et "complicité et recel d'abus de biens sociaux" au nom d'un petit porteur, Albert Torjman, par son avocat maître Frederik-Karel Canoy.

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