La nouvelle stratégie de Bush sur l'Irak a du mal à convaincre

L'opinion publique américaine est contre un accroissement du nombre de GI's en Irak. Le gouvernement irakien aussi. Quant aux experts, ils ont du mal à voir l'intérêt d'une telle opération.

Accroître le nombre de soldats pour mieux pouvoir le décroître ensuite : tel est, en substance, le sens du discours que George Bush a prononcé mercredi soir. Reste à savoir s'il aura fait mouche. Au-delà du fait que, selon certains sondages, 20% seulement des Américains seraient en faveur d'un accroissement du nombre des soldats en Irak, experts et journaux ont du mal à s'accorder - les pro-Bush restant pro-Bush, les anti, anti....

Mais toujours est-il qu'au-delà des clivages, certains experts militaires mettent en avant divers problèmes, de nature à compromettre la nouvelle stratégie présidentielle.

Hormis le fait qu'un nombre plus élevé de soldats - ils étaient 159 000 en janvier 2005, contre 132 000 actuellement - n'avait pas créé l'avantage sur le terrain à l'époque, certains experts font valoir que le succès d'une nouvelle opération dépend d'éléments que les Américains ne contrôlent pas. Il en va ainsi de l'engagement du gouvernement irakien de lutter contre la violence sur le terrain. Pour ce faire, le gouvernement irakien devrait, dans le cadre de la nouvelle stratégie Bush, envoyer trois brigades - soit 6000 hommes. Or l'an dernier, le gouvernement irakien avait déjà accepté d'envoyer six bataillons supplémentaires - soit 3000 soldats. Deux bataillons seulement avaient répondu à l'appel à l'époque.... Autant dire que les soldats américains seront une fois de plus en première ligne.


Pis, la stratégie de George Bush d'envoyer plus de "boys" sur le terrain se heurte aux analyses irakiennes. Depuis déjà plusieurs semaines, les membres du gouvernement irakien ont en effet fait savoir au président américain qu'ils n'étaient pas d'accord avec sa nouvelle stratégie. Ils y voient en parallèle l'accroissement de l'autorité américaine sur le terrain, qu'ils cherchent au contraire à faire reculer. En tout état de cause, ils souhaiteraient que des contingents américains supplémentaires, s'ils doivent être déployés, se concentrent uniquement sur les problèmes sunnites. Pis, en tant que shiites, les membres du gouvernement voient d'un mauvais oeil des concessions, qu'ils soupçonnent les Américains de vouloir faire à leurs ennemis traditionnels, les sunnites, à mesure que Washington préparerait le retrait de ses soldats.

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