Pour le ministre des Finances allemand Peer Steinbrück, "personne n'a besoin d'un euro faible"

Le ministre des finances allemand, le social démocrate Peer Steinbrück, estime ce mardi dans un entretien avec notre confrère Handelsblatt que la montée de l'euro complique désormais la donne pour les exportations. Il se dit néanmoins "naturellement" favorable à un euro fort.

A la question de savoir quel est le cours limite à ne pas franchir pour l'euro face au dollar, le ministre des Finances allemand, Peer Steinbrück, estime qu'il n'en existe pas. Dans une interview accordée ce mardi à nos confrères du quotidien Handelsblatt, il déclare que "l'économie allemande a bien surmonté ces derniers temps la montée de l'euro. Mais cela devient bien sûr toujours plus difficile pour les branches exportatrices". Il se dit néanmoins encore favorable à un euro fort: "personne ne peut avoir intérêt à avoir un euro faible", déclare-t-il, alors que la devise européenne a clôturé hier en progression au dessus de la barre de 1,48 dollar, à 1,4869 dollar.

Au sein du parti social-démocrate (SPD), certains avis rejoignent ceux d'économistes pour critiquer l'attitude de la Banque centrale européenne (BCE) trop tournée vers la défense du niveau d'inflation. "Je suis pour l'indépendance de la BCE. Je dois accepter ce qu'elle fait", se contente ici de répondre le ministre. Il attend néanmoins du conseil des gouverneurs qu'il prenne en compte l'évolution relative des taux d'intérêt entre les zones euro et dollar. La BCE a laissé son principal taux directeur inchangé à 4% début novembre, et doit constater depuis que les exportations sont toujours plus pénalisées par l'appréciation rapide de l'euro. La Réserve fédérale américaine (Fed), dont le principal taux n'est plus qu'à 4,5%, a laissé de son côté ouverte l'option d'une nouvelle baisse de taux.

Un tour de vis de la BCE, laquelle craint un regain fort d'inflation, devrait encore assombrir les perspectives pour la conjoncture notamment en Allemagne. Celles-ci ont été revues à la baisse à 2% par le gouvernement pour l'an prochain, contre un taux de croissance de 2,4% attendu cette année.

Peer Steinbrück défend par ailleurs, devant le Bundestag (chambre basse du parlement), son projet de budget 2008 de l'Etat fédéral. Les dépenses de 283,2 milliards d'euros dépassent de 11,9 milliards les recettes qui sont attendues en hausse dans le sillage d'une conjoncture encore favorable. En France, le déficit, rappelons-le, est prévu à 41 milliards d'euros pour l'année prochaine, plombé par des milliards d'allègements fiscaux. Outre-Rhin, l'ensemble des administrations publiques (y compris régions, communes, organismes sociaux) doit déjà afficher un léger excédent dès cette année. L'Etat fédéral s'attend quant à lui à un équilibre au plus tard en 2011. Steinbrück ne voit pas d'autre alternative: "si nous n'y parvenons pas, il s'agirait d'une perte notable de compétence pour le gouvernement".

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