L'intersyndicale d'Eiffage met en cause la pression sur l'actionnariat salarié

Dans une déclaration commune, les organisations syndicales du groupe Eiffage estiment que la direction du groupe "perd la raison", en demandant aux salariés de ne pas réclamer leur dû. Dans une lettre aux actionnaires salariés, le président, Jean-François Roverato, avait proposé de suspendre les rachats d'actions de leur Sicav qui regroupe en son sein 20 % du capital d'Eiffage.

Dans une déclaration commune, les organisations syndicales du groupe Eiffage estiment que la direction du groupe "perd la raison", en demandant aux salariés de ne pas réclamer leur dû. Dans une lettre aux actionnaires salariés, le président, Jean-François Roverato, avait proposé de suspendre les rachats d'actions de leur Sicav qui regroupe en son sein 20 % du capital d'Eiffage

L'intersyndicale du groupe Eiffage met en cause dans un communiqué commun le "gel" des titres des salariés proposé par le PDG, Jean-François Roverato. "Face à la montée spéculative de la bourse et au danger d'un raider espagnol, la direction du groupe Eiffage perd la raison", estime l'intersyndicale qui comprend la CFTC, la CGT, la CFDT, FO et la CFE-CGC. "Nous exigeons avec les salariés la levée de tout blocage dans les sorties de la Sicavas tant pour les droits arrivés à terme que pour les possibilités offertes par la loi". "Il est légitime que les salariés revendiquent de récuéprer leur dû", indique à la Tribune un syndicaliste.

Dans une lettre qu'il a envoyé aux actionnaires salariés, Jean-François Roverato leur précisait qu'en vertu de l'article 8 des statuts de la Sicav regroupant leurs participations (d'environ 20 % du capital), il proposait au conseil d'administration de"suspendre les remboursements d'actions, comme c'est déjà le cas pour les achats, jusqu'au retour du cours à un niveau normal". En cas de circonstances exceptionnelles, une Sicav peut, en effet, en arriver à cet extrême.

La position de Jean-François Roverato peut se comprendre. Le président d'Eiffage demande aux salariés de faire bloc autour de lui alors que le groupe espagnol Sacyr Vallehermoso, qui a ravi l'an passé 32,04% du capital d'Eiffage, pourrait conduire à une scission du groupe, s'il en arrivait à en prendre le contrôle.

L'assemblée générale d'Eiffage le 18 avril prochain s'annonce à cet égard décisive. Le titre d'Eiffage a été cette semaine l'objet d'intenses spéculations, proches de l'irrationnalité, au point qu'un spécialiste estimait mercredi la survalorisation du titre à près de 20 euros. Le titre est actuellement en repli de 3,5% à 110,97 euros à la Bourse de Paris mais il reste très au-delà de sa valeur il y a 15 jours. Il cotait ainsi à la cloture le vendredi 16 mars 74,75 euros.

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