Les Etats-Unis s'inquiètent des risques courus par l'économie chinoise

Le Trésor a durci son discours sur les risques de surchauffe de l'économie chinoise. Mais en dépit des pressions des parlementaires, Washington s'abstient une nouvelle fois d'accuser la Chine de manipuler sa devise, évitant ainsi la mise en place de sanctions.

Le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson a une fois de plus résisté aux pressions du Congrès pour accuser la Chine de manipuler sa monnaie. La sous-évaluation du yuan est depuis de longs mois la raison du déficit commercial américain et du gigantesque excédent de son deuxième partenaire commercial, la Chine.

"Bien que la monnaie chinoise soit sous-évaluée, la Chine ne répond pas aux critères" permettant de la classer parmi les pays manipulant leur taux de changes, estime le Trésor dans son rapport semestriel très attendu sur les changes. "Le Trésor n'a pas pu déterminer si la politique de taux de changes de la Chine était menée dans le but d'empêcher la balance des paiements de s'équilibrer ou de s'octroyer un avantage compétitif déloyal dans le commerce mondial", ajoute le rapport.

Le rapport se contente d'exhorter Pékin à "prendre des mesures plus vigoureuses pour rééquilibrer son économie, promouvoir un mouvement immédiat du yuan afin de s'attaquer à la sous-évaluation de la monnaie et atteindre une beaucoup plus grande flexibilité des taux de changes".

Ce constat devrait décevoir les industriels et parlementaires américains qui sont de plus en plus nombreux à appeler à des sanctions plus musclées contre la Chine. L'accuser de manipuler sa politique de changes aurait pu ouvrir la voie à des mesures de rétorsion commerciales.

Le rapport donne toutefois un avertissement beaucoup plus musclé sur les risques que court l'économie chinoise.
"La hausse rapide des investissements et de la croissance au premier trimestre 2007 et l'accélération de l'inflation ont renouvelé les inquiétudes sur les risques de surchauffe, de surcapacité industrielle (...) et de bulles des actifs", égrène le rapport. "Si ces conditions venaient à disparaître rapidement, cela pourrait conduire à un atterrissage brutal de l'économie chinoise", ajoute le Trésor. La croissance chinoise a atteint 11,1% au premier trimestre, et ses forts déséquilibres inquiètent le reste du monde qui voudraient voir la Chine moins dépendre des exportations et plus de sa demande intérieure.

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