Bruxelles inflige 750 millions d'amendes à des équipementiers électriques

La Commission européenne accuse des entreprises de construction électrique, parmi lesquelles Siemens et Alstom, d'entente illicite. Cette amende est la deuxième plus élevée jamais imposée à un secteur. Siemens écope de la plus forte amende, de plus de 418 millions d'euros. Le groupe va devoir les payer immédiatement ce qui va grever ses résultats au premier trimestre.

La Commission européenne ne plaisante pas avec les ententes illicites. Elle a imposé une amende de près de 750 millions d'euros à des entreprises du secteur de l'équipement électrique qu'elle soupçonne d'entente illicite sur les prix. Cette amende est la deuxième plus élevée jamais imposée à un secteur par Bruxelles.

"La Commission a mis fin à une entente qui a dupé les compagnies d'électricité et les consommateurs pendant plus de 16 ans. Elle a une fois de plus démontré qu'elle ne tolérerait pas les ententes en Europe ni le préjudice qu'elles causent à tous les secteurs. Cette affaire démontre aussi que la Commission a la capacité et la volonté de mettre fin à ces ententes, même si les entreprises en cause recourent à une technologie sophistiquée pour brouiller les pistes", a commenté Neelie Kroes, commissaire à la concurrence, dans un communiqué diffusé aujourd'hui.

Parmi les équipementiers électriques épinglés par l'exécutif européen, Siemens emporte la palme avec une amende de plus de 400 millions d'euros (418 millions exactement), soit la deuxième amende individuelle la plus forte jamais payées par une entreprise européenne dans une affaire de cartel. Mitsubishi devra s'acquitter d'une sanction de plus de 100 millions d'euros et ses compatriotes Toshiba et Hitachi de respectivement plus de 80 millions d'euros et près de 50 millions d'euros.

Quant au groupe Alstom, il écope d'une amende de 65 millions d'euros bien qu'il ait cédé sa filiale impliquée dans ce dossier. Areva devra payer 53 millions d'euuros et Schneider 8 millions. ABB devrait être épargné pour avoir révélé l'affaire.

Siemens qui qualifie l'amende infligée d' "absolument exagérée" va procéder à un recours devant la Cour européenne de justice. C'est une mauvaise nouvelle suplémentaire pour Siemens déjà ébranlé depuis deux mois par une affaire de corruption. Après la décision de Bruxelles, le groupe a tenu une conférence de presse et les dirigeants semblaient accablés par cette annonce. Alors que se tient jeudi l'assemblée générale des actionnaires où devaient être annoncés de très bons résultats trimestriels à cette occasion, Udo Niehage, le président de la division PTD (impliquée dans le cartel), a reconnu que le groupe allait devoir régler immédiatement la note. Et grever ainsi les résultats trimestriels de Siemens.

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