Les patrons européens attendent les réformes promises par Nicolas Sarkozy

Dans un entretien au Monde, Ernest-Antoine Seillière, président de Businesseurope, groupe composé d'organisations patronales européennes, souhaite que le nouveau président de la République agisse rapidement pour faire "ce qui aurait déjà dû l'être". Des réformes économiques et sociales attendues selon lui par les autres pays européens, qui espèrent relancer la construction européenne avec une France modernisée.

Alors que Nicolas Sarkozy rencontrait ce lundi les syndicats français, Ernest Antoine Seillière, le président de Businesseurope, affirme dans un entretien au Monde que l'Europe attend du nouveau président de la République des réformes économiques nécessaires pour moderniser la France. L'ancien patron du Medef souhaite ainsi que Nicolas Sarkozy, "avec son énergie et son talent renoue les fils cassés".

Priorité des priorités: l'agenda de Lisbonne, ou "la capacité des gouvernements nationaux à mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour rendre leur propre économie compétitive". Pour le patron des patrons, la France doit s'engager dans des réformes sur "l'adaptation du marché du travail, la flexisécurité, la réforme des systèmes de retraites", déjà en cours en Allemagne, en Angleterre, dans les pays nordiques ou encore en Espagne.

Dans ces derniers pays, des efforts ont été accomplis avec succès "pour freiner les déficits publics, accorder la priorité à la recherche, à l'innovation et au système éducatif ", estime Ernest-Antoine Seillière qui pose le modèle nordique comme référence européenne. "Avec plus de maturité qu'en France, s'est instauré dans de nombreux pays un dialogue social, un partenariat entre ceux qui dirigent, les gouvernements, et ceux qui créent la richesse, les syndicats et le patronat, dans un véritable système de tripartisme pour essayer de trouver des formules efficaces".

Pour le président de Businesseurope, la France est perçue par ses voisins comme un pays "en retard", où "le social est très souvent un sujet d'affrontements arbitré vivement par l'Etat". "Un manque de maturité sociale et politique" que déplore le représentant patronal, qui place les réformes économiques et sociales de l'Hexagone au coeur de la relance de la construction européenne, au point mort depuis le "non " français au référendum sur la Constitution européenne.

Ernest-Antoine Seillière assure ainsi que l'élection de Nicolas Sarkozy "a été un véritable soulagement" dans les milieux européens, ajoutant qu'il "peut donner le signal de la relance" avec une position proche de "celle d'Angela Merkel, de Tony Blair et des Hollandais".

Seul point de désaccord exprimé par le patron européen avec son champion: la politique de la Banque centrale européenne. Alors que Nicolas Sarkozy a maintes fois critiqué un euro trop fort, le président de Businesseurope affirme de son côté que son organisation "ne considère pas que l'euro soit à un niveau qui freine la croissance", assurant même "comprendre la politique de la Banque centrale".

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