Stoiber capitule en Bavière, Merkel lui rend hommage

Le dirigeant de la Bavière et de la CSU au pouvoir, Edmund Stoiber, a créé la surprise en annonçant qu'il abandonnait tous ses mandats en septembre. La chancelière Angela Merkel lui a rendu hommage. Ce départ peut gêner le travail gouvernemental à Berlin, alors que la CSU est l'un des grands partis membres de la coalition.

Il aura résisté durant des semaines pour se maintenir à la tête de la région de Bavière et du parti qui la dirige, l'Union chrétienne-sociale (CSU). Mais Edmund Stoiber a finalement pris moins de deux minutes aujourd'hui pour annoncer qu'il abandonnait tous ses mandats à la fin du mois de septembre. La vague de critiques adressées ces derniers temps dans son propre camp, suite à une série de bourdes malencontreuses, ainsi que l'usure du pouvoir, auront eu raison de cet homme de 65 ans à la faconde réputée. Après quatorze ans de pouvoir régional, il renonce à se succéder à lui-même pour un quatrième mandat, tandis que le renouvellement du parlement bavarois doit intervenir courant 2008.

Même si cette issue de crise paraissait la plus probable, la nouvelle est un tremblement de terre compte tenu du fait que la CSU, aile bavaroise de la CDU d'Angela Merkel, est l'un des trois partis avec le SPD (Sociaux-démocrates) à siéger dans la grande coalition. Mais le spectre d'une crise pouvant paralyser le pouvoir semble écarté par la chancelière, qui a rendu hommage dès ce soir au dirigeant bavarois. "Je crois qu'il va apporter sa contribution pour que la CSU reste une grande force politique en Bavière", a-t-elle déclaré en marge de l'ouverture de la "semaine verte" à Berlin.

Une période de flottement est néanmoins à craindre car la transition à venir au sein de la CSU va gêner le pouvoir fédéral, selon l'avis du chef du SPD Kurt Beck. Le départ de Stoiber, qui a souvent joué depuis Munich au trouble-fête dans le travail gouvernemental, sera probablement vécu à Berlin comme un soulagement. Récemment encore, le bavarois, qui siége à la chambre des régions (Bundesrat), indiquait qu'il voterait le moment venu contre le colossal projet de réforme du financement de la santé, réputé défavorable pour son fief politique.

En étant l'infatigable défenseur de ses intérêts régionaux, Stoiber aura fait de la Bavière un champion économique. Le taux de chômage y atteint à peine 6%, le PIB a crû de 28% en dix ans, malgré des sinistres retentissants comme BenQ, Kirch et AEG. Ses universités sont réputées et l'Etat ne fait plus de dettes depuis l'an dernier. Mais Stoiber se sera discrédité en refusant fin 2005 d'entrer dans le gouvernement Merkel comme ministre de l'Economie. Et une sombre affaire d'écoutes sur une figure d'opposition dans son parti aura précipité le dirigeant vers la sortie.

Plusieurs candidats pour lui succéder sont sur les rangs, suggérant que la guerre des chefs au sein de la CSU ne fait que commencer. Les informations ont été démenties selon lesquelles un accord avait été passé pour que le ministre de l'Intérieur de la Bavière, Günther Beckstein, devrait diriger demain la région du sud de l'Allemagne, tandis que le parti devait revenir au ministre des finances régional, Erwin Huber. En tant que vice-président de la CSU et par ailleurs ministre de l'Agriculture dans le gouvernement Merkel, Horst Seehofer a également des prétentions pour diriger le parti. Même s'il est embarrassé par une affaire de relation extraconjugale révélée par la presse populaire.

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