La polémique se poursuit au PS sur les baisses d'impôts et la réforme des retraites

En présentant lundi ses voeux à la presse, le premier secrétaire du PS François Hollande a justifié, chiffres à la clé, ses récentes déclarations sur les hausses d'impôts pour les Français "les plus riches".

Le Premier secrétaire du PS n'est pas du genre à renier ses propos. Présentant ses voeux à la presse lundi, il a confirmé que si la gauche revenait au pouvoir, elle annulerait les baisses d'impôts accordés par la droite depuis 2002 aux Français les plus favorisés.

Apparemment indifférent aux critiques formulées dans son propre camp qui a jugé inopportun d'annoncer des hausses d'impôts en début de campagne électorale comme au démenti cinglant que lui a infligé Ségolène Royal, François Hollande persiste et signe. Il fait valoir que ses propos ne font que reprendre les engagements du projet socialiste que tout le parti - membres dirigeants et militants - a approuvé en juillet dernier.

"Nous reviendrons sur les réductions d'impôt accordées depuis 2002 aux hauts revenus et nous supprimerons le bouclier fiscal" précise le projet PS. Plus globalement, les socialistes prennent l'engagement dans ce projet de rebâtir le système fiscal français. "Pour accroître les revenus les plus modestes et rendre notre fiscalité plus redistributive et plus transparente, nous irons dans la direction d'un impôt citoyen sur le revenu en harmonisant les bases fiscales de l'impôt sur le revenu, qui seront élargies, avec celles de la CSG" affirment-ils.

Pour justifier sa position, François Hollande lance quelques chiffres. Seule une toute petite catégorie de contribuables (2% des contribuables et 4% des imposables) serait concernée par l'annulation des baisses d'impôts accordés depuis 2002. Soit 680.000 foyers fiscaux. Les contribuables visés seraient, selon le patron du PS, ceux dont le revenu net fiscal atteint ou dépasse 4000 euros par mois pour un célibataire, 8000 euros pour un couple sans enfant et 12.000 euros pour un couple avec deux enfants.

Recadrant le débat, François Hollande rappelle que 90% des Français gagnent moins de 2.200 euros par mois. Pourtant, lui c'est lui et elle c'est elle...Convaincu du bien-fondé de ses propositions, le premier secrétaire du PS affirme toutefois qu'il appartiendra à la candidate socialiste Ségolène Royal de donner au final son "arbitrage" sur ces propositions dans son programme présidentiel.

Autre point de discorde entre les socialistes : la réforme des retraites. En évoquant l'idée d'une "CSG retraite" pour assurer les besoins de financement dans les années à venir, François Hollande s'est là aussi attiré les foudres de ses "amis" socialistes. Dominique Strauss-Kahn, à qui Ségolène Royal vient de confier une mission pour préparer son programme fiscal, a exprimé de fortes réserves sur cette piste. "C'est de mauvaise méthode que de commencer par dire qu'il faut un prélèvement" a-t-il lancé dimanche, au Grand-Jury RTL-Le Monde, en direction du Premier secrétaire.

Il en faut plus pour intimider Hollande qui appelle les responsables politiques à tenir "un discours de vérité aux Français". Car, affirme-t-il, il n'y a que trois paramètres pour aborder la réforme des retraites : allonger la durée de cotisations, diminuer les pensions ou trouver un nouveau mode de financement. Pour le PS, comme pour l'UMP, la réforme des retraite s'annonce comme le dossier le plus difficile de la prochaine législature.

Le PS s'est engagé à abroger la loi Fillon et à ouvrir dans la foulée une négociation avec les partenaires sociaux pour bâtir une nouvelle réforme. L'UMP, elle, veut aligner les régimes spéciaux sur le régime général, comme l'a confirmé dimanche Nicolas Sarkozy dans son premier discours de candidat à la présidentielle. Un dossier à hauts risques politiques, comme l'a prouvé la tentative avortée d'Alain Juppé en 1995 visant à s'attaquer aux régimes spéciaux des cheminots...

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