L'Egypte délaissée

Malgré l'attrait des Français pour l'Egypte, ils ne sont pas acheteurs d'objets antiques. Ceux-ci sont pourtant toujours abordables.

Etrange: alors que les Français ont un goût prononcé pour tout ce qui touche à l'Egypte ancienne (la récente exposition des Trésors engloutis comme la fréquentation des salles spécialisées du Louvre le prouvent), ils délaissent les nombreuses antiquités de cette longue époque, d'environ 4.000 ans avant notre ère à 642 après J.C.. Etrange, car contrairement aux Américains, grands amateurs, nos compatriotes ne se précipitent pas sur les amulettes, oushebtis, shaouabtis, oudjats, bijoux, masques, sarcophages, bas reliefs et autres papyrus stuqués. Dommage, car si les pièces exceptionnelles atteignent des sommes très importantes, on peut se constituer une collection de qualité à des prix encore accessibles.

La vente organisée par Pierre Bergé et Associés propose certes quelques lots prestigieux comme un portrait du Fayoum pour 30.000 euros, un grand relief à cinq colonnes d'inscriptions en hiéroglyphes, Nouvel Empire (20.000), une statuette ibis du dieu Thot (15.000) ou un ensemble de trois statuettes de dignitaires en bois, Ancien Empire (15.000 chaque). Mais la plupart des pièces restent très abordables, surtout comparées à d'autres secteurs devenus spéculatifs: amulettes (100 à 250 euros), vases (300 à 700), masques de sarcophages (1.000 à 3.500 euros), bouchons de vase canope à tête humaine ou animale (400 à 1.000), couvercles de boite à shaouabti et leurs composants (3 à 600), statuettes ex voto (500 à 1.200) .

La vacation présente dans sa première partie un rare ensemble d'ostraca venant de la collection de l'égyptologue A. Varille : ces éclats de calcaire ou fragments de poteries sont pour les Egyptiens des supports de dessin ou d'écriture : de 500 à 3.000 euros le lot de plusieurs.

La vente se termine par des objets antiques des Cyclades, de la vallée de l'Euphrate, de Mésopotamie, de Phénicie, (de 100 à 2.500 euros), de Grèce et de Rome (300 à 1.500 pour les objets les plus courants) et quelques rares mosaïques méditerranéennes (5 à 12.000), des bijoux romains (250 à 800) et un remarquable casque de type corinthien en très bel état (28.000 euros).

- Samedi 28 avril, Drouot Richelieu, 14 heures salle 9, Pierre Bergé et Associés, renseignements : www.PBA-auctions.com

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