Les résultats de la Berd s'envolent

Le bénéfice de la banque, créée en 1991 pour faciliter la transition des pays de l'ancien bloc soviétique vers l'économie de marché, a progressé de 57% à 2,4 milliards d'euros en 2006. La Russie a représenté 39% des investissements de la banque.

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a dopé son bénéfice l'an dernier grâce à une forte croissance des revenus tirés de ses placements en actions. Le bénéfice de la banque a progressé de 57% à 2,4 milliards d'euros en 2006. Les gains tirés des investissements en actions ont représenté 78% du bénéfice d'exploitation total de l'institution l'an dernier, contre 67% en 2005. Plus de la moitié des investissements ont été réalisés en dehors de l'Europe centrale.

La Berd, que financent ses 61 pays membres, a investi 4,9 milliards d'euros en 2006, soit 14% de plus qu'en 2005. La Russie a accaparé 39% de ce montant, contre 26% en 2005. Près de la moitié (48%) est revenu à l'Asie centrale, au sud-est de l'Europe, à la partie ouest de la CEI et à la région du Caucase. La part de l'Europe centrale et des pays baltes a été de 14%, en baisse par rapport à 2005.

Les placements en actions ont augmenté de 76% à un milliard d'euros. Ils pèsent désormais 20% du total des investissements, contre 13% en 2005. "Ces investissements sont essentiels" pour faciliter la transition économique des pays où la Berd intervient, a expliqué ce mercredi lors d'une conférence de presse Manfred Schepers, vice-président de la banque chargé de la finance, tout en reconnaissant aussi qu'ils sont plus risqués que les prêts ou les co-financements de projets.

La Russie a absorbé le tiers des placements en actions, a précisé Varel Freeman, premier vice-président de l'institution. Mais "nous réalisons des investissements en actions dans presque toutes nos régions d'activité", a-t-il assuré. La banque, qui a doublé ses effectifs à Moscou et va ouvrir trois nouveaux bureaux régionaux en 2007 en Russie, y a notamment investi dans le conglomérat d'industries de haute technologie JSC Concern Sitronics, ainsi que dans la première compagnie aérienne du pays, Sky Express.

La croissance de son intérêt pour la Russie a conduit aussi l'institution à y émettre deux nouveaux emprunts obligataires en roubles l'an dernier, après un premier en 2005. En début d'année 2007, elle a également émis son premier emprunt en roubles sur le marché Eurobond.

"Le rouble est désormais une monnaie plus échangée, plus répandue" sur les marchés financiers, a souligné Manfred Schepers. "Nous avons constaté un intérêt significatif des entreprises et des banques à prendre davantage de risques sur le rouble plutôt que sur l'euro ou le dollar, et c'est un phénomène relativement nouveau", a-t-il ajouté.

Selon la banque, les récents déboires des compagnies étrangères présentes en Russie, comme ceux du pétrolier britannique Royal Dutch Shell qui a dû céder à Gazprom la moitié de sa part dans le méga-projet gazier Sakhaline-2, n'ont guère affecté le climat des affaires dans le pays. "Nous n'avons constaté qu'un impact très limité", a déclaré Varel Freeman, pour qui les entreprises les plus sceptiques à l'égard de la Russie sont celles qui n'y sont pas encore implantées.

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