Jacques Chirac annonce son soutien à Nicolas Sarkozy, qui va quitter lundi l'Intérieur

Le président de la république a annoncé ce mercredi son soutien officiel au candidat de l'UMP. Nicolas Sarkozy quitte lundi le ministère de l'Intérieur, où il devrait être remplacé par François Baroin. Xavier Bertrand, ministre de la Santé, va lui aussi démissionner du gouvernement.

C'était attendu mais cette fois c'est officiel. Jacques Chirac a annoncé ce mercredi qu'il apporterait son vote et son soutien à Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP à l'élection présidentielle. Le ministre de l'Intérieur quittera le gouvernement lundi 26 mars pour "se consacrer pleinement à la campagne électorale", a précisé le chef de l'Etat dans une courte déclaration enregistrée à l'Elysée.

L'UMP, "dans sa diversité, a choisi de soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, et ceci en raison de ses qualités", a déclaré Jacques Chirac. "C'est donc tout naturellement que je lui apporterai mon vote et mon soutien", a-t-il ajouté.

Peu après, dans un communiqué, le candidat UMP a qualifié ce soutien d'"important" pour lui, "sur un plan politique et aussi sur un plan personnel".

Place Beauvau, Nicolas Sarkozy devrait être remplacé par François Baroin, actuel ministre de l'Outre-Mer et fidèle chiraquien. La passation de pouvoirs aura lieu lundi, mais l'horaire n'était pas encore fixé mercredi en milieu de journée, a indiqué l'entourage du ministre-candidat

Autre démission annoncée: Xavier Bertrand, porte-parole de Nicolas Sarkozy dans la campagne présidentielle, quittera ses fonctions de ministre de la Santé lui aussi le 26 mars, a annoncé mercredi son cabinet. Il devrait être remplacé par Philippe Bas, ministre délégué à la Sécurité sociale.

Sans surprise, les réactions ont été favorables à droite et plutôt ironiques du côté de l'opposition. Rachida Dati, porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy, a estimé que "Jacques Chirac, qui a une réelle expérience en politique internationale et une vraie connaissance des enjeux mondiaux, a su reconnaître en Nicolas Sarkozy l'homme d'Etat dont la France a besoin".

Pour Philippe de Villiers, candidat du MPF à la présidentielle, le chef de l'Etat "a choisi Nicolas Sarkozy comme candidat du bilan pour trois raisons. D'abord, Nicolas Sarkozy, c'est la continuité dans la même méthode qui consiste à enfumer les électeurs pendant le temps de l'élection. Nicolas Sarkozy est un Chirac miniaturisé, son clone : des promesses de droite, une politique de gauche". Ensuite, a poursuivi le candidat du MPF, Nicolas Sarkozy a "le même projet européen" que Jacques Chirac. Enfin, les deux hommes partagent "le même bilan siamois".

Jacques Chirac, en apportant son soutien à Nicolas Sarkozy, "vient très clairement de démentir la campagne de rupture dont parle" le candidat de l'UMP, a commenté le député UDF Maurice Leroy, soutien de François Bayrou. C'est, selon lui, "tout à fait logique puisque cela fait cinq ans que Nicolas Sarkozy est dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin et de Dominique de Villepin". Ainsi, le candidat de l'UMP "s'inscrit dans la continuité". "Il y avait le retour des éléphants au Parti socialiste. Cette fois, ce sont les mammouths de l'UMP", a ironisé Maurice Leroy.

De son côté, Ségolène Royal a jugé "cohérent que l'UMP soutienne l'UMP". "Je n'en ai jamais douté. C'est la continuité de la politique de la droite telle qu'elle est conduite", a ajouté la présidente de Poitou-Charentes pour qui "Nicolas Sarkozy est le candidat sortant de la majorité sortante".

Noël Mamère, député-maire Verts de Bègles (Gironde), a estimé quant à lui que "Sarkozy n'est pas en rupture. Sarkozy n'est pas l'anti-Chirac, il n'est que l'héritier. Il a les mêmes pratiques, le même cynisme et la même liberté avec les institutions".

Enfin, Olivier Dartigolles, porte-parole de la candidate communiste Marie-George Buffet, a jugé que "pendant cinq ans, l'homme qui prétend renouveler la politique a été au coeur de l'action de ce gouvernement de droite" et "il devra assumer son terrible bilan anti-social et liberticide".


Le verbatim de la déclaration présidentielle
"Avec le Premier ministre, j'ai reçu ce matin le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur. M.Nicolas Sarkozy nous a fait part de son souhait de quitter le gouvernement lundi prochain et ceci pour se consacrer pleinement à la campagne électorale. Je l'ai accepté. Et cet entretien a été pour nous, pour le Premier ministre et pour moi, l'occasion de saluer son travail, son engagement, ses résultats au ministère de l'Intérieur. S'agissant de mes choix personnels, les choses sont simples. Il y a cinq ans, j'ai voulu la création de l'UMP et ceci pour permettre à la France de conduire une politique rigoureuse de modernisation, dans la durée. Dans sa diversité, cette formation politique a choisi de soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle et ceci en raison de ses qualités. C'est donc tout naturellement que je lui apporterai mon vote et mon soutien".

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