Les cadres remettent en cause leur relation à l'entreprise

Selon une étude réalisée par le cabinet Gatard & Associés pour Quincadres, les cadres français expriment aujourd'hui un certain malaise dans leur quotidien. Les 30-50 ans seraient les plus en décalage avec leur entreprise.

Quincadres n'y pas par quatre chemin. En intitulant une étude rendue publique ce matin "Cadres français: chronique d'une rébellion annoncée", le cabinet spécialisé dans l'emploi des cadres seniors tire la sonnette d'alarme.

Les résultats de l'étude qualitative réalisée à sa demande par le cabinet Gatard & Associés, réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 70 cadres, montre en effet que "les cadres ont le sentiment que l'intégralité du pouvoir est aux mains des financiers", qu'ils se "sentent devenus des exécutants vivant en permanence au centre de fortes tensions et exclus des décisions stratégiques" et "ressentent de la frustration et du stress" , explique Olivier Spire, fondateur et PDG de Quincadres. Et celui-ci de poursuivre: "Loin de leur situation historique de médiateurs, ils sont devenus les amortisseurs de coups, ils disent être des fusibles et se trouver "entre le marteau et l'enclume"".

D'où la tentation de la "rébellion". Notamment chez les cadres âgés entre 30 et 50 ans qui sont dans la mouvance de la remise en question, indique l'étude. A la différence des moins de 30 ans qui sont "courtisés", "partis à l'étranger", voire "attirés par le secteur public", et des plus de 50 ans "rappelés sur la scène de l'emploi" et qui "passent majoritairement par des missions, même si les CDI augmentent".

Selon Olivier Spire, entre 25 et 30% des quelque trois millions de cadres que compte le secteur privé seraient dans cet état d'esprit. De quoi interpeller les entreprises qui vont être confrontées au retournement démographique. "Dans les 25 années qui viennent on va manquer de 30 000 cadres. Les directeurs de ressources humaines font moins la politique de l'autruche, mais la pénurie est là", estime Olivier Spire qui rappelle que le chômage des cadres est plus bas que la moyenne nationale (3,7% contre 8,7 %), même si on recense environ 100.000 cadres en recherche active d'emploi.

Quant aux recrutements, ils vont également bon train. En 2006, on recensait 200.000 recrutements de cadres et les prévisions pour 2007 tablent sur 215.000 à 220.000 recrutements prévus. Les cadres sont devenus une ressource humaine qui va devenir rare et qu'il faudra faire évoluer. "La formation continue est un vecteur majeur de cette évolution", précise le patron de Quincadres qui rappelle que si les "formations métiers et la formation aux langues sont importantes, il faut aussi former à la relation d'équipe".

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