Près d'un jeune Français sur deux souhaite créer son entreprise

Les jeunes sont de plus en plus attirés par la création d'entreprise : 47% de la tranche 18-24 ans expriment une telle envie...

Le taux est sable depuis plusieurs années: un Français sur cinq affirme vouloir monter sa société. Mais ce qui ressort du 7e baromètre IFOP/CCI réalisé à l'occasion du Salon des entrepreneurs, c'est l'attractivité de ce type de projet auprès des jeunes. 40% des moins de 35 ans ont envie de créer leur entreprise. Un taux qui atteint 47% chez les 18-24 ans. "Je sens un vrai basculement, estime André Marcon, président de CCI-entreprendre en France. Aujourd'hui, les jeunes sont dans l'incertitude, ils ne savent pas s'ils auront une retraite ou un emploi stable...D'où la volonté de se prendre en main, d'y aller, de ne pas tout attendre de la société".

Ils ne sont pas pour autant pressés: les trois quart d'entre eux ne se lanceront pas avant cinq ans. L'envie de développer avant tout leur potentiel est très marquée chez cette génération qui pense à 83% que le goût d'entreprendre s'apprend - contre seulement 65% chez les plus de 35 ans.

Outre le critère d'âge, existe-t-il un profil du créateur potentiel? Pas vraiment. On trouve aussi bien des cadres, des ouvriers que des employés. Ruraux ou urbains, de gauche ou de droite. Seule différence notable: les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes. Dans tous les cas, 9 sur 10 estiment qu'ils seraient plus épanouis qu'aujourd'hui en étant à la tête de leur entreprise. Les raisons évoquées touchent aussi bien à l'autonomie, l'ascension sociale qu'aux conditions matérielles et à l'investissement personnel.

Ce qui est également nouveau, c'est la réduction de l'écart entre ceux qui manifestent l'envie de monter une société - proportion stable au fil des années - et ceux qui passent à l'acte. Les concrétisations de projets se sont en effet multipliées: 235.000 créations ont été enregistrées en 2006 (sans les reprises et les réactivations) contre 177.000 en 2002. Soit près d'un million de nouvelles entreprises en 5 ans - même si une sur trois en moyenne disparaît durant la même période.

"Toutes les récentes mesures législatives, comme le recouvrement de ses Assedic en cas d'échec, ou le report des charges sociales la première année, ont vraiment permis de prendre davantage de risques, juge Xavier Kergall, directeur du Salon des entrepreneurs. C'est également le résultat de la professionnalisation croissante du personnel d'accompagnement et de la multiplication des forums et les salons". Aussi, le statut de salarié ou de fonctionnaire fait moins rêver qu'il y a 10 ans: "les potentialités de gain de pouvoir d'achat sont de plus en plus limitées, alors que pour un entrepreneur, tout est ouvert" remarque Xavier Kergall.

A l'IFOP, on explique aussi ces chiffres par un changement dans les mentalités: "c'est encore le début, mais on sent que l'entreprise commence à être dé-diabolisée, note Alain Renaudin. Tout du moins, les Français font une différence entre les multinationales du CAC et les autres, beaucoup mieux considérées". Reste que 42% des sondés estiment que l'image des patrons est globalement mauvaise. Autre revers de la médaille: l'impression diffuse qu'il existe de multiples obstacles pour créer une société. "Pourtant, juridiquement, c'est très simple, se défend Alain Marcon. Ce qui est compliqué, c'est de trouver des fonds, des garanties. Le problème, c'est que le petit entrepreneur est trop souvent perçu comme un extraterrestre par son banquier, et non pas comme celui qui dans 10 ans fera vivre la banque".

Au total, si on croise la proportion de ceux qui ont un projet précis et ceux qui comptent passer à l'acte avant deux ans, on obtient 3, 8% de la population française de plus de 18 ans - soit un vivier de 1,8 million de personnes prêtes à se lancer immédiatement dans l'aventure. De quoi largement améliorer les statistiques du chômage: d'après l'Insee, un créateur génère, au bout de trois ans, en moyenne deux emplois pérennes.


Références IFOP: "Les Français et la création d'entreprises". Enquête réalisée en décembre 2006 auprès d'un échantillon représentatif de 961 personnes majeures.

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