La Commission européenne s'insurge contre les sondages sur l'euro

Bruxelles dénonce les enquêtes d'opinion sur l'euro qui "encouragent les réactions viscérales" au détriment du "respect des faits". Une levée de bouclier après l'enquête très pessimiste publiée par le Financial Times de ce matin.

Pas de doute, la "une" du Financial Times de ce matin a déplu à la Commission européenne. Selon le quotidien britannique, une grande majorité des Européens considère que l'euro a détérioré l'économie de leur pays. Huit ans après l'introduction de la monnaie unique, ce sont plus des deux tiers des Français, Italiens et Espagnols, et plus de la moitié des Allemands qui estiment que la nouvelle devise a eu un impact négatif. En France, seuls 5% de la population juge que l'euro a eu un impact positif sur l'économie française.

Il faut dire que dans l'Hexagone, l'élite politique ne montre pas vraiment l'exemple. "La surévaluation de l'euro par rapport au dollar est une erreur économique grave", a indiqué le mois dernier le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy en fustigeant la politique trop restrictive de la Banque centrale européenne (BCE). Sur ce terrain, sa rivale socialiste à l'élection présidentielle tient à peu près le même discours. "Je souhaite un élargissement du statut de la BCE qui intègre très clairement, comme aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, non seulement la maîtrise de l'inflation mais aussi la croissance économique et le progrès social", a-t-elle déclaré il y a deux semaines.

"Le danger de ces enquêtes est qu'elles contribuent à renforcer les réactions viscérales plutôt que le respect des faits", a déclaré cet après-midi Amélia Torres. La porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia a donc tenu a rappeler les vertus de la monnaie unique. "Après les deux chocs pétroliers de 1974 et de 1980, les prix avaient augmenté de 15% en France et de 17% en Italie. Aujourd'hui, l'inflation reste contrôlée en dépit d'une augmentation à peu près comparable des prix du brut", a-t-elle expliqué.

Amélia Torres a également dénoncé "l'amalgame" entre la médiocre performance économique de l'Union européenne pendant la première partie de la décennie en cours et l'introduction de l'euro, en soulignant que la zone euro avait créé 12 millions d'emplois nets depuis 1999, soit d'avantage que les Etats-Unis. "Actuellement, la croissance augmente et le chômage dans la zone euro est à son niveau le plus bas depuis que ces chiffres sont compilés. Il ne faut pas encourager les gens à faire confiance à leurs impressions plutôt qu'aux faits", a-t-elle dit.

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