L'Italie se mobilise pour le lancement de la nouvelle Fiat 500

Le nouveau modèle du constructeur italien a été présenté en grande pompe lors d'un spectacle nocturne la nuit dernière à Turin où était présent Romano Prodi, chef du gouvernement italien, et six de ses ministres. Avant même d'arriver chez les concessionnaires, la nouvelle "Cinquecento" a été commandée par 25.000 personnes.

La nouvelle Fiat 500 est depuis mercredi soir à peu près partout. Ce nouveau modèle du constructeur italien présenté en grande pompe lors d'un spectacle nocturne la nuit dernière à Turin est exhibé ce jeudi matin sur les principales places du pays au regard des curieux. La city-car produite dans l'usine polonaise de Tychy est très attendue car elle est la directe héritière du fameux "pot de yaourt" lancé il y a exactement 50 ans par Fiat et qui s'était vendu en près de trente ans à 3,9 millions d'exemplaires.

Avant même d'arriver chez les concessionnaires, la nouvelle "Cinquecento" a été commandée par 25.000 personnes, sans même savoir quel est son prix exact estimé entre 10.000 et 12.000 euros pour les versions les plus "économiques". Le groupe comptait en produire à l'origine 120.000 par an.

Et pour Sergio Marchionne, l'administrateur délégué du groupe Fiat, il s'agit du troisième grand lancement, après la Grande Punto et la nouvelle Bravo, depuis son arrivée aux rênes du constructeur italien en 2004. Entre-temps la pression sur lui pour qu'il sauve Fiat de sa plus grave crise en 108 d'existence a disparu. "Le risque de reculer est écarté pour toujours, Fiat ne mourra pas (...) nous avons survécu" se félicite une énième fois Sergio Marchionne dans les colonnes du quotidien du groupe, La Stampa.

Portée par un net redressement de ses ventes, la division auto de Fiat est sorti du rouge l'an dernier après cinq années de pertes, dégageant un résultat opérationnel de 291 millions d'euros contre encore une perte de 281 millions en 2005.

Malgré cette sortie de l'ornière, Fiat a réussi à mobiliser tout le pays pour le lancement de la nouvelle Cinquecento.
Le groupe fondé par la famille Agnelli joue à plein sur la corde sensible de l'identité nationale et de la nostalgie des années 1950-60, l'époque du miracle économique italien et de la "dolce vita". "Nous signifions quelque
chose pour ce pays (...) c'est pourquoi le slogan de la campagne publicitaire est: la nouvelle Fiat appartient à nous tous" insiste Sergio Marchionne, le manager italo-canadien.

Le constructeur est passé dès hier soir de la parole aux actes en conviant tout ce que le Belpaese de personnalités pour assister au spectacle plutôt nostalgique de présentation de la Cinquecento sur les rives du Pô à Turin
mêlant les ritournelles des années 1950-60 à une scénographie usant de tous les emblèmes italiens de l'époque, à commencer par La Dolce Vita de Fellini. Le Président du Conseil, Romano Prodi est venu spécialement pour faire un petit tour dans le nouveau modèle. Six de ses ministres lui ont emboîté le pas dans la soirée. Aujourd'hui la Cinquecento sera même présentée au Président de la République, Giorgio Napolitano, à sa résidence romaine.

Il faut dire qu'il est impossible de ne pas avoir entendu parlé et surtout vu la nouvelle "Cinquecento". Depuis plusieurs jours, cette voiture longue de 3,5 mètres fait la couverture des hebdomadaires de celui de Repubblica
(propriété de Carlo de Benedetti) à Panorama, contrôlé par la famille Berlusconi. Les autres journaux, souvent lié au groupe Fiat et à son président Luca Cordero di Montezemolo (Il Sole 24 Ore, Corriere della Sera,
La Stampa) ne sont pas en reste consacrant chacun plusieurs pages à la "500 ".

Le magnat de la télévision et ancien Président du Conseil Silvio Berlusconi a d'ailleurs choisi de donner un sérieux coup de main au groupe Fiat pour ce lancement en retransmettant hier soir en direct le spectacle de 80 minutes
du lancement de la Fiat 500 sur sa principale chaîne, Canale 5 (Mediaset). Même la Poste italienne émet un timbre de la Cinquecento !

Ce matraquage médiatique inégalé dans la Péninsule et auquel aucun ne semble se soustraire, tient aussi au fait que si Fiat n'a plus sa puissance des années de la première Cinquecento, la santé du groupe de Turin pèse encore
fortement sur l'ensemble de la troisième économie de la zone euro. "On peut estimer que 20 à 30 % de la progression du Produit Intérieur Brut (PIB) italien en 2006 a été dûe à l'effet Fiat" expliquait récemment l'économiste Mario Deaglio.

De quoi mobiliser tout un pays pour un nouveau modèle...

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