Derrière la crise du subprime, le logement de millions d'Américains menacé

Ces Américains pauvres à qui des établissements financiers peu scrupuleux ont fait miroiter la possibilité de devenir propriétaire voire de s'enrichir avec l'immobilier, risquent aujourd'hui d'être à la rue.

A force de parler de la crise boursière entrainée par le problème du subprime, ces prêts immobiliers accordés outre-Atlantique à des personnes à faibles revenus, on finit par ne plus parler que des problèmes des établissements financiers touchés en oubliant les conséquences plus concrètes sur les débuteurs eux-mêmes.

Car ces Américains pauvres à qui des établissements financiers peu scrupuleux ont fait miroiter la possibilité de devenir propriétaire voire de s'enrichir avec l'immobilier alors que les échéances de remboursement risquaient à terme de les étrangler se retrouvent aujourd'hui menacés d'être à la rue s'ils n'y sont pas déjà.

Car en cas de défaillance sur les emprunts, l'établissement financier récupère le bien. Certes, cela ne fait guère son affaire car les prix de l'immobilier du coup baissent et la valeur de son actif recule d'autant. En outre, il n'est généralement pas équipé pour gérer la vente de biens immobiliers. Mais au moins récupère-t-il quelque chose.

L'ex propriétaire virtuel, lui, n'a plus rien sinon des dettes. Combien seront-ils à se retrouver ainsi à la rue ? Selon le sénateur américain (démocrate) du Connecticut, au nord-est des Etats-Unis, Christopher Dodd, leur nombre pourrait atteindre "un à trois millions de personnes", des gens qui ont pu voir leurs mensualités passer progressivement de 400 dollars par mois - grfâce à des rabais au démarrage des prêts - à plus de 1500 dollars.

Le niveau record des défaillances de remboursement d'emprunt immobilier (voir-contre) tout comme celui des saisies de logement, au plus haut depuis 37 ans, indique la situation critique pour ces populations fragilisées aux Etats-Unis.

Quant à la déroute des établissements financiers, elle a une autre conséquence funeste : le bond des licenciements dans le secteur avec 87.962 suppressions de postes (dont 41% pour le seul secteur des crédits immobiliers) selon le cabinet Challenger, Gray & Christmas soit 75% de plus que pour toute l'année 2006. Rien qu'en août, les licenciements dans le secteur ont atteint 20.957 et même 11.040 depuis seulement vendredi. Il faut y ajouter ce mercredi les 6000 postes menacés par le dépôt de bilan d'un autre acteur du subprime, First Magnus Financial.

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