Décidément Infineon n'arrive toujours pas à publier des résultats satisfaisants. Chaque trimestre, le fabricant allemand de semi-conducteurs a une nouvelle épine dans le pied. Cette fois ci encore c'est Qimonda, sa filiale de mémoires DRAM, qui l'entraîne fortement dans le rouge. Des pertes bien supérieures aux attentes des analystes.

Entre avril et juin, son troisième trimestre d'exploitation, Infineon a ainsi essuyé une perte nette de 197 millions d'euros, contre une perte de 23 millions un an plus tôt. Le déficit opérationnel a atteint 280 millions. Le chiffre d'affaires est en recul de 11% à 1,75 milliard, soit un niveau plus faible que le consensus des analystes.

Une nouvelle déconvenue à mettre au compte de sa filiale de mémoires, Qimonda dont il détient encore 86% du capital et qui a clos le troisième trimestre par une perte nette de 218 millions. Entre avril et la fin mai, le prix des mémoires de 512 megabits a plongé de 35%.

Pas étonnant que le président d'Infineon, Wolfgang Ziebart, ait indiqué lors d'une conférence téléphonique qu'il cherchait activement une porte de sortie de sa filiale DRAM. Celle-ci est cotée depuis presque un an à Wall Street. Plusieurs options seraient à l'étude mais il s'est bien gardé d'en révéler la teneur.

"Nous voulons réduire nos parts dans un premier temps tout en conservant une participation minoritaire. Mais dans le long terme, nous ne souhaitons plus détenir aucune action Qimonda" a-t-il indiqué sans ambages.

En excluant Qimonda, Infineon affiche d'ailleurs un résultat d'exploitation avant intérêt et impôts (Ebit) de 13 millions d'euros, stable d'un trimestre sur l'autre. Ce résultat inclut une charge de restructuration de 20 millions et une plus-value exceptionnelle de 17 millions tirée de la vente de ses activités de fibre optique. Le chiffre d'affaires dans les mémoires logiques a progressé pour sa part de 3% à 1,011 milliard.

Pour le quatrième trimestre et sans Qimonda, le fabricant allemand anticipe également une hausse de ses ventes et un bond nettement plus solide du résultat opérationnel, grâce au développement positif attendu de ses puces pour téléphones portables notamment.

Infineon s'attend toujours d'ailleurs à ce que sa branche de téléphonie mobile qui avait lourdement pâti de la faillite de Benq Allemagne devienne rentable au quatrième trimestre de l'année. Mais après la nouvelle surprise de Qimonda, il n'a pas réitéré son objectif d'un Ebit global positif pour l'ensemble de l'exercice.

Le titre du coup a joué au yoyo. Après avoir ouvert en baisse de près de 4% après la publication des chiffres, l'action a grimpé jusqu'à 2,8% sur la perspective d'une sortie d'Infineon de Qimonda.