L'Opep veut laisser sa production inchangée

Selon plusieurs pays membres, l'organisation des pays producteurs de pétrole, qui se réunit mardi, devrait laisser sa production inchangée.

Plusieurs pays membres de l'Opep laissent entendre que le cartel va laisser sa production inchangée lors de sa réunion mardi, mais l'envolée des prix pétroliers et la crainte d'étouffer la demande mondiale pourraient infléchir la décision finale.

"Pour le moment les chiffres n'orientent pas vers une hausse de production" des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a déclaré le ministre koweïtien du Pétrole par intérim, Mohammad al-Olaim. Il a ajouté que l'envolée récente des prix pétroliers n'est "pas liée à l'offre et la demande" et qu'une hausse de la production "n'aurait pas d'impact direct sur les prix".

Son homologue qatari, Abdallah Ben Hamad Al-Attiyah, a toutefois affirmé en arrivant à Vienne dimanche qu'en cas d'hiver rigoureux, l'Organisation pouvait convoquer une réunion extraordinaire. Voix dissonante, le ministre du pétrole de l'Irak, pays non soumis aux quotas, a déclaré samedi que l'Opep examinerait l'opportunité d'augmenter "légèrement" son offre.

Tous les yeux se tournent à présent vers le chef de file du cartel, le saoudien Ali al-Nouaïmi, qui ne s'est pas encore exprimé. La production des 12 pays membres s'élève à environ 30,5 millions de barils par jour (mjb), y compris l'Irak et l'Angola, nouveau membre qui n'a pas encore été doté d'un quota. La production des 10 pays soumis aux quotas est officiellement fixée à 25,8 mbj.

L'Opep est sous pression alors que les prix du brut flirtent avec leurs records historiques: jeudi, ils ont grimpé jusqu'à 77,43 dollars le baril à New York, tout près de leur record de 78,77 dollars. L'Agence internationale de l'Energie (AIE), qui défend les intérêts énergétiques des pays industrialisés, appelle le cartel à augmenter sa production de 1,5 à 2,4 mbj pour répondre à la demande hivernale, alors que les stocks pétroliers fondent depuis le début de l'été.

Mais les pays producteurs craignent de voir la croissance mondiale et donc la demande d'or noir flancher face à la plus sévère crise financière depuis l'après-11 septembre 2001. Ils gardent en mémoire la crise asiatique de 1997-1998, qui avait fait chuter durablement les cours, tout comme le recul brutal des prix au deuxième semestre 2006: ils étaient tombés de plus de 78 dollars pendant l'été à moins de 50 dollars à la mi-janvier.

Un statu quo de l'Opep risquerait cependant de faire flamber le pétrole encore plus haut, ce qui pourrait pénaliser une économie mondiale déjà fragilisée par la crise immobilière et financière, comme le montre la première contraction du marché du travail américain en août, la première en quatre ans.

D'après le cabinet de consultants spécialisé PFC Energy, l'Arabie saoudite, premier producteur mondial et seul pays de l'Opep à disposer d'une capacité de production excédentaire significative, étudie avec de plus en plus d'intérêt une hausse de production du cartel de 500.000 à 1 million de barils par jour mardi, par crainte de voir la flambée des prix étouffer la demande.

Shokri Ghanem, chef de la délégation libyenne, a lui laissé planer un léger doute en déclarant que les membres de l'Opep s'étaient "presque mis d'accord", ce qui n'exclut pas qu'un ou plusieurs membres du cartel soient, sinon favorables à une augmentation de la production, du moins encore indécis.

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