Les jeunes loups de la banque d'investissement pourraient s'exiler volontiers à Moscou, mus par l'appât du gain! Les plus performants d'entre eux sont deux fois mieux rémunérés que la moyenne de leurs homologues à New York ou dans les autres grandes capitales. Les géants Alfa Bank ou Lehman Brothers proposent 7 millions de dollars par an, voire davantage, à leurs directeurs généraux en charge des secteurs en plein boom: fusions-acquisitions, gestions de titres boursiers ou placements obligataires, contre quelque 2 à 3 millions en moyenne à New York, selon les cabinets de chasseurs de têtes Options Group et Napier Scott Executive Search.

"Le marché est très, très chaud et ceux qui veulent recruter des experts talentueux doivent offrir des rémunération à la hauteur", explique Peter Necarsulmer, directeur général de PBN Co, qui conseille de grandes entreprises opérant en Russie, telles BP et Merrill Lynch. Derrière ces mirobolants émoluments, la rareté: il n'y a pas assez de gestionnaires de haut vol sur ce marché local en plein boom, du fait de la flambée du marché pétrolier et de la multiplication des introductions en Bourse dans l'une des économies qui connaît la plus forte croissance d'Europe.

Selon les estimations du cabinet de recrutement RosExpert, Moscou ne compte que quelque 150 banquiers d'affaires expérimentés, contre plus d'un millier à New York. Pour les attirer, on assiste à une flambée des rémunérations. Elles ont progressé de 25% l'an dernier en Russie, contre 15% à 20% en Grande-Bretagne par exemple. Mais les critères de sélection sont très rigoureux. Car à l'expérience occidentale doit s'ajouter la connaissance du fonctionnement des institutions russes. Il n'empêche: avis aux amateurs ...