Les autres films de la semaine

Au menu - très copieux - des films de la semaine: "J'attends quelqu'un", "L'homme qui rêvait d'un enfant", "La Consultation", "300" "Absolute Wilson", "Ensemble, c'est tout", "Microclimat".

"J'attends quelqu'un"
Jeune cinéaste français très prometteur, Jérôme Bonnell a réuni un beau casting pour ce film mélancolique sur le décalage des sentiments dans une paisible petite ville. A la croisée des destins solitaires qui convergent à de rares moments, il y a le patron de bistrot (Jean-Pierre Darroussin), père divorcé, homme pudique qui en pince pour une fille qu'il retrouve à l'hôtel, l'après-midi, pour des échanges tarifés. Il ne se confie à personne, pas même à sa soeur dont il est très proche, Agnès, institutrice (Emmanuelle Devos), elle-même un peu à l'étroit dans le couple qu'elle forme avec un journaliste un rien falot (Eric Caravaca). Un jour, elle croise Stéphane, un jeune homme qu'elle a connu enfant, qui rôde dans les parages, sans rien lâcher non plus de son lourd secret... Un film ouvert, où tout est de l'ordre du possible.
N. T.


"L'homme qui rêvait d'un enfant"
Etrange Alfred (Artus de Penguern, excellent). Muet, misanthrope, solitaire, ce vendeur d'oeufs ne communique qu'avec sa vieille mère (Esther Gorintin, pétillante). Et rêve d'adopter un enfant. Aussi étonnant que cela puisse paraître, sa requête est acceptée. Sauf que l'enfant tant attendu est en fait un vieux monsieur tout aussi muet que lui (Darry Cowl, dont c'est le dernier film). Pour son deuxième long métrage, Delphine Gleize ("Carnages") réussit une fable magnifique dans laquelle se croisent avec bonheur des acteurs venus d'univers totalement différents. La réalisatrice impose surtout un ton, un style, une écriture, empreints de poésie. D'autant que chaque scène, filmée dans des couleurs passées, intemporelles, composée au millimètre près, ressemble à un tableau.
Y. Y.


"La Consultation"
Pendant cinq semaines, Hélène de Crécy a filmé avec beaucoup de tact et de discrétion le quotidien d'un médecin généraliste de Lyon, Luc Périno. Médecin de famille à l'ancienne, celui-ci accueille avec infiniment de patience les patients qui défilent dan son cabinet et qui se plaignent de douleurs plus souvent mentales que physiques. Se livrant sans pudeur face à la caméra, ceux-ci brossent le portrait d'une humanité angoissée avec ses troubles et ses dysfonctionnements sociaux générateurs de malaises.
N. T.


"300"
A celui qui s'apprête à voir "300", on donnera ce conseil: abandonner tout espoir d'y trouver une quelconque subtilité. "300" est un film sauvage, brutal, dopé à la testostérone et qui n'a d'autre ambition que de montrer un furieux combat opposant 300 spartiates à une immense armée perse. Le réalisateur américain Zack Snyder adapte ici la bande dessinée de Frank Miller ("Sin City") et en restitue parfaitement la folie outrancière. Pris au second degré, le film est drôle dans son exagération pleine d'ironie et souvent bluffant au niveau visuel. Après le visionnage, on n'en garde que peu de souvenirs, mais pendant deux heures l'adrénaline atteint des sommets.
O. L. F.


"Absolute Wilson"
Robert Wilson n'est pas du genre à parler de lui ou de son travail dans les médias. Il est donc étonnant de constater à quel point le célèbre metteur en scène de théâtre se livre sous la caméra de Katharina Otto-Bernstein. Ainsi parle-t-il longuement de son enfance et de ses rapports conflictuels avec ses parents, de son homosexualité ou de sa tentative de suicide. Côté artistique, toute sa carrière est revue en détail, des débuts difficiles au succès mondial d'"Einstein on the beach" en passant par le fiasco des Jeux Olympiques de 1984. Si le documentaire est de facture relativement classique, on ne pourra que se réjouir devant la richesse des documents d'archives et des témoignages qui nous ouvrent un peu plus les portes de l'univers de cet artiste visionnaire.
O. L. F.


"Ensemble, c'est tout"
Jeune femme de ménage mal dans sa peau, Camille (Audrey Tautou) abrite sa solitude dans la chambre de bonne d'un immeuble cossu du 7ème arrondissement. Ce qui l'amène à croiser un adorable aristocrate fin de race aux manières délicieusement ancestrales (Laurent Stocker). Lui habite avec Franck (Guillaume Canet), son irascible colocataire, dans l'appartement de sa grand-mère. Le jour où Camille tombe malade, les deux hommes n'hésitent pas à la recueillir. Avec " Ensemble c'est tout " (Editions Le Dilettante, 2004), Anna Gavalda réussissait un petit miracle de 600 pages vibrantes et captivantes, donnant à cette histoire simple une incroyable densité. Visiblement peu inspiré, le réalisateur Claude Berri se contente d'une illustration plate et minimum du roman, dénué de la chaleur ou de profondeur. Il n'y a ici ni point de vue, ni émotion. Pire encore. Ce qui paraissait si original dans le livre devient ridicule. Un film à encéphalogramme plat.
Y. Y.


"Microclimat"
Repas de famille un dimanche à Douarnenez. Les Lucas fêtent les 20 ans de leur cadette Juliette. Le temps est beau, la journée s'annonce bien, mais le rituel familial est bientôt perturbé par la présence d'un couple qui se dispute dans la rue, juste devant la maison. Las, le premier long métrage de fiction de Marie Hélia ne parvient pas à décoller.
N. T.

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