Le Nasdaq renonce à prendre le contrôle de la Bourse de Londres

Le Nasdaq abandonne son projet de prise de contrôle de la Bourse de Londres : le marché électronique américain a annoncé ce lundi matin qu'il cherche un repreneur pour les 31% du capital du London Stock Exchange dont il est propriétaire. Une initiative qui marque l'échec d'une stratégie de constitution d'un groupe rival de celui formé par le New York Stock Exchange et Euronext, stratégie qui s'est heurtée à l'hostilité inébranlable de la place londonienne.Selon un communiqué publié ce matin, le Nasdaq met donc en vente l'ensemble de sa participation dans le LSE, dont il est actuellement le plus gros actionnaire. Selon le Nadsaq, le cours de Bourse actuel du LSE ne reflète pas la valeur de sa participation, qui consiste en 61,3 millions d'actions. Le marché américain précise qu'il utilisera un milliard de dollars provenant de cette cession pour rembourser ses dettes, tandis que le reste sera utilisé à des rachats d'actions. Cette opération devrait permettre au Nasdaq d'augmenter son résultat par action 2008 de 30 à 35 centimes. Le consensus de Reuters Estimates pour le BPA 2008 de l'entreprise de marché américaine est actuellement de 1,69 dollar. Le Nasdaq précise avoir retenu JP Morgan Securities et UBS Investment Bank pour explorer des alternatives mais il souligne qu'il n'y a pas de certitude que ce processus aboutira à une transaction. Pour le Nasdaq, cette décision signifie l'abandon d'une grande ambition : constituer un réseau de places financières d'envergure mondiale capable de rivaliser avec celui formé par son concurrent de toujours, le New York Stock Exchange. Ce dernier a pris le contrôle voici quelques mois d'Euronext, l'alliance européenne comprenant les places de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne, ainsi que le marché à terme d'instruments financiers Liffe de Londres. L'ensemble Nyse-Euronext constitue désormais le premier marché boursier à dimension planétaire.Face à ce mastodonte, le Nasdaq voulait donc prendre le contrôle du London Stock Exchange, la plus grosse place individuelle en Europe. Mais ce projet, qui a pris la forme d'une OPA hostile voici cinq mois, n'a jamais rallié le soutien des responsables londoniens. Le LSE, jaloux de son indépendance, s'est en revanche lancé dans une guerre d'usure contre le Nasdaq, réussissant à convaincre ses actionnaires de ne pas apporter leurs titres à l'offre.Surtout, la Bourse de Londres a contre-attaqué en concluant cet été le rachat de la Bourse de Milan pour 1,6 milliard de livres, une opération qui lui a permis de grossir sérieusement, compromettant ainsi encore un peu plus les chances de succès du Nasdaq. Du coup, ce dernier a d'ailleurs lancé récemment une autre tentative de rapprochement, avec la Bourse nordique OMX. Mais là encore, les choses ne s'annoncent pas faciles pour le Nasdaq, qui doit affronter un autre candidat très intéressé par OMX, à savoir la Bourse de Dubai.
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