Le modèle économique d'Axa résiste mieux à la crise que ses concurrents

Morne journée pour le secteur de l'assurance. Les unes après les autres, les compagnies publient des résultats en baisse. Les entreprises les plus exposées au marché américain ont le plus souffert du ralentissement économique.

La série a commencé tard hier soir, lorsque American International Group (AIG), le premier assureur mondial, a publié après la clôture de Wall Street des résultats très décevants au deuxième trimestre. En Europe, l'allemand Allianz a annoncé ce jeudi matin une forte baisse de son résultat sur la même période, mais surtout, il a lancé un avertissement sur son résultat annuel.

Ces deux géants de l'assurance concentrent les maux de tout un secteur. Tous deux ont dû passer d'importantes provisions en raison de la dépréciation de leur portefeuille d'actifs. Chez AIG, elles atteignent 5,56 milliards de dollars (3,60 milliards d'euros). Chez Allianz, elles représentent seulement 518 millions d'euros au sein de sa filiale bancaire Dresdner.

Au final, AIG a présenté une perte nette de 5,36 milliards de dollars (3,47 milliards d'euros) au deuxième trimestre, plus importante que les estimations les plus basses des analystes, contre un bénéfice de 4,28 milliards de dollars il y a un an.

Allianz reste dans le vert sur la même période, avec un résultat net positif de 1,15 milliard d'euros, mais en chute de 28% sur un an. Plus inquiétant, le bancassureur a lancé un avertissement sur ses objectifs. Il estime qu'il ne pourra atteindre une croissance moyenne de son bénéfice d'exploitation de 10% d'ici 2009, un engagement pris en 2006.

Logiquement, l'américain AIG, mais aussi le néerlandais Aegon, sont particulièrement implantés aux Etats-Unis, pays où le ralentissement économique est le plus sensible depuis le début de l'année. Les importants portefeuilles d'actions des deux groupes, subissent de fortes dépréciations depuis plusieurs mois. Au deuxième trimestre, Aegon a ainsi vu son bénéfice net chuter de près de 60% à 276 millions d'euros en raison de ces provisions.

Pour les bancassureurs comme Allianz et le belge KBC (bénéfice net en baisse de 47% au deuxième trimestre à 493 millions d'euros), le problème est double. En tant qu'assureurs, ces groupes disposent de portefeuilles d'actions dont certains ont subi des dépréciations en raison de la crise financière.

Mais c'est surtout la partie bancaire de leur activité qui plombe leur bilan. Dresdner Bank, véritable poids mort d'Allianz, est ainsi responsable de ses dépréciations au deuxième trimestre et a subi une perte d'exploitation de 566 millions d'euros sur la même période. D'ailleurs, Allianz ne cache plus sa volonté de se débarrasser de sa filiale.

Seul Axa a envoyé un signal positif aux marchés avec un repli moins important que prévu de son résultat trimestriel. Le grand assureur français a vu son bénéfice chuter de 32% sur les six premiers mois de l'année à 2,16 milliards d'euros, un repli inférieur aux prévisions des analystes, qui attendait 1,9 milliard d'euros.

Certes, Axa a enregistré pour 786 millions d'euros de dépréciations en six mois, soit une moyenne de 393 millions par trimestre, mais son exposition au marché du crédit est moins importante que celle de ses rivaux. Sur un chiffre d'affaires de 40,32 milliards d'euros au deuxième trimestre, 30,82 milliards ont été apportés par la branche Vie, épargne, retraite et 14,5 milliards par l'assurance dommage.

La part du revenu de l'assureur français généré par ses activités de marché est donc relativement faible par rapport à ses concurrents américains et européens et son exposition au marché américain limitée. Le modèle économique du groupe, plus centré sur l'assurance dommages ou l'assurance vie semble mieux résister à la crise pour le moment.

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