Depuis 2000, les entreprises investissent moins dans la formation

Entre 2000 et 2005, les entreprises ont réduit leurs efforts de formation, révèle une étude du ministère du Travail. Celle-ci montre également que le budget de formation sert souvent de poste d'ajustement financier pour les entreprises en cas de mauvais résultats économiques.

Plus leurs résultats économiques sont mauvais, moins les grandes entreprises investissent dans la formation de leurs salariés. Bref, les grandes entreprises ont tendance à se servir de leur budget formation comme poste d'ajustement financier en cas de mauvais résultats économiques, révèle en substance une étude de la Dares (ministère du Travail et de l'Emploi) pour la période 2000-2005.

Une étude publiée alors qu'une conférence quadripartite Etat, syndicats, patronat et Régions doit se tenir en avril, en prévision d'une réforme de la formation professionnelle, pilotée par Christine Lagarde, d'ici la fin 2008.

Même si la contribution des entreprises reste en moyenne supérieure au seuil minimal fixé par la loi (1,6% de leur masse salariale pour les entreprises de dix salariés ou plus), le taux de participation financière des entreprises à la formation continue est tombé de 3,16% en 2000 à 2,84% en 2005. "C'est essentiellement la durée de la formation qui a été réduite, la proportion de salariés formés restant stable", précise l'étude.

La réduction a été plus importante pour les grandes entreprises, souvent plus largement au dessus du minimum légal que les petites, et qui ont donc une marge de manoeuvre plus importante.

Les secteurs qui investissent le plus dans la formation, comme les industries de haute technologie, ont réduit leurs efforts, alors que les secteurs traditionnellement moins formateurs (services aux particuliers, hôtels, cafés, restaurants) les ont accrus. Au niveau des salariés, 39% se disent "gênés pour s'impliquer d'avantage dans leur travail par un manque de formation", indique l'étude.

Ce sentiment est plus marqué chez les ouvriers non qualifiés que chez les cadres. Il existe "manifestement une demande implicite de formation des salariés qui n'est pas satisfaite", juge l'étude, soulignant que le droit individuel à la formation (DIF), créé par la loi de mai 2004, peut donner d'avantage de moyens aux salariés pour choisir leur formation.

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