Les orientations stratégiques de TF1 ne convainquent pas les marchés

Les analystes financiers en attendaient davantage. La présentation du plan stratégique par le nouveau patron du groupe TF1, Nonce Paolini a été jugée trop vague. Les attentes étaient d'autant plus fortes que les résultats annuels annoncés mercredi étaient inférieurs aux attentes. L'action cède encore près de 3% ce vendredi matin.

Après avoir cédé près de 5% jeudi, l'action TF1 perd encore 2,86% ce vendredi matin à la Bourse de Paris et s'échange à 16,32 euros, soit près de 8% perdus depuis le derniers cours de mardi soir. Ni les résultats annoncés mercredi soir, ni le plan stratégique présenté par Nonce Paolini jeudi après-midi ne donnent assez de visibilité aux marchés sur l'avenir du groupe TF1.

Deutsche Bank, relevait ce vendredi que "le tour d'horizon stratégique a été pragmatique et n'a pas soulevé de nouvelles problématiques". Dans une note à ses clients, le Crédit Mutuel-CIC estime pour sa part que "Nonce Paolini n'a pas apporté d'éléments nouveaux par rapport à ce qui avait déjà été dit".

Les seuls pronostics sur lesquels Nonce Paolini a osé s'avancer pour 2008 concernent le chiffre d'affaires global du groupe. La croissance visée est de 2,4% à 2,83 milliards d'euros. En revanche, aucune prévision en termes d'audience, ni en termes de publicité. Or, l'effritement de sa part d'audience ("à relativiser", a insisté Nonce Paolini) et les faibles recettes publicitaires ( 0,6% en 2007) rendaient les experts très attentifs aux prévisions.

Ensuite, plus qu'un plan extrêmement détaillé et chiffré, ce sont des orientations qu'il a présentées parmi lesquelles les moyens d'améliorer les performances du groupe en réduisant ses charges. Pour y parvenir, il envisage des synergies plus fortes entre ses chaînes LCI et TF1. Il table ausssi sur la stabilité du coût de la grille de TF1 sur une période de quatre ou cinq ans.

Il envisage également que le chiffre d'affaires du groupe se répartisse d'ici quatre ou cinq ans toujours, de façon égale entre les recettes publicitaires de TF1 et les autres activités (Internet, autres chaînes, vidéo, ...); sachant qu'en 2007, les recettes publicitaires de TF1 généraient 62% des revenus contre 38%... Les incertitudes publicitaires qui pèsent sur les chaînes hertziennes classiques sont telles qu'il est important de miser sur d'autres revenus et d'autres supports comme Internet. Et Nonce Paolini a bien insisté sur les efforts que le groupe allait fournir pour développer davantage Internet.

Le groupe compte aussi tirer parti de la nouvelle réglementation concernant la publicité sur les chaînes publiques, sans être toutefois capable de prévoir son impact. Il a affirmé qu'il attendra les conclusions de la Commission Copé chargée de ce thème à la fin du premier semestre 2008. A ce sujet, la banque Deutsche Bank relève toutefois que "la prudence de la direction est peut-être compréhensible en attendant les changements législatifs" dans la publicité audiovisuelle.

Dernier point de sa liste d'orientations: l'objectif d'agir en "média global". Comment? En confortant notamment le leadership de TF1, et faire de TMC la 5e chaîne nationale. Il n'exclut pas de racheter une nouvelle chaîne et souhaite développer ses offres vidéo grâce à la vidéo à la demande.

Mercredi soir, le groupe a fait part d'un bénéfice net (part du groupe) en baisse de 49,7% revenant de 452,5 millions d'euros en 2006 à 227,8 millions l'année dernière. Cette baisse est plus forte que celle attendue par un consensus d'analystes. En effet, les prévisions tablaient plutôt sur un bénéfice de 242,6 millions d'euros. Toutefois, en ne prenant pas en compte les effets de la cession à Canal Plus de sa participation dans TPS (253,6 millions d'euros), ce bénéfice net enregistre pour le coup un gain de 14,6%.

A 1,02 milliard d'euros en 2007, le coût de la grille a reculé de 3,4% là où les analystes escomptaient une baisse de 3,3%. Dans son communiqué, TF1 explique cette baisse par la différence du montant dépensé entre la Coupe du monde de football diffusée en 2006 pour 113,6 millions d'euros et la Coupe du monde de rugby, en 2007, pour 49,9 millions d'euros.

Le groupe audiovisuel a généré un bénéfice opérationnel courant de 305,2 millions d'euros, en hausse de 1,5% entre 2006 et 2007. Les analystes tablaient plutôt sur 327 millions d'euros.

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