La réforme des institutions adoptée à une voix près

Les députés et sénateurs réunis en Congrès en Versailles se sont prononcés ce lundi sur la réforme des institutions, initiée par Nicolas Sarkozy. L'opposition au texte du Modem et du Parti socialiste, ainsi que de certains députés UMP, a laissé planer le doute jusqu'au bout sur l'issue du vote.

La journée s'annonçait cruciale ce lundi pour la réforme des institutions, chère à Nicolas Sarkozy. Les 576 députés et les 330 sénateurs se sont réunis en effet ce lundi après-midi au château de Versailles pour voter sur cette réforme de la Constitution, lors d'un Congrès. Le OUI est passé à 539 voix contre 357. A l'initiative de la réforme, le président Nicolas Sarkozy a appris le verdict du vote depuis l'avion qui le ramène de son déplacement en Irlande.

Pour être adoptée, la révision constitutionnelle, la vingt-quatrième depuis 1958, devait être approuvée par les 3/5èmes des suffrages exprimés, seuls étant décomptés les votes pour et contre (et donc pas les abstentions). Sur les 906 parlementaires, 905 ont voté, dont 896 suffrages exprimés, donc avec 539 voix contre 357, une seule voix de plus que la majorité requise des 3/5èmes des suffrages exprimés a été obtenue. Le Modem et le Parti socialiste (à l'exception de Jack Lang) avaient annoncé qu'ils voteraient contre la réforme, tandis que certains députés UMP se disaient également réticents.

De fait, jamais un tel suspense n'avait entouré un Congrès de Versailles. D'aucuns misaient sur une adoption du texte à 3 ou 4 voix près, d'autres redoutaient -ou espèraient!- le même scénario... mais en sens inverse.

Un "oh" de surprise a accueilli ce résultat dans l'hémicycle de l'aile du Midi du Château de Versailles avant que les élus de la majorité se lèvent et applaudissent.

En privé, à droite comme à gauche, on pariait plutôt sur un succès du "oui". Jusqu'au bout, les responsables de la majorité et de l'exécutif, Nicolas Sarkozy compris, ont tenté de mobiliser leurs troupes, vanté dans les médias le bien-fondé d'une réforme censée revaloriser les pouvoirs du Parlement et fait "le forcing", selon les intéressés, sur les élus de la majorité récalcitrants.

Mais même si le vote de la réforme peut être interprété comme une victoire pour le chef de l'Etat, il reste que le texte, dans sa version finale, est fortement édulcoré par rapport aux ambitions initiales de Nicolas Sarkozy. Parmi les mesures clefs, figurent la prise de parole du chef de l'Etat devant le Congrès, la limitation du 49-3, le partage de l'ordre du jour parlementaire, la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux, la saisine du Conseil constitutionnel par les citoyens et l'instauration d'un référendum d'initiative populaire.

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