Nucléaire : la France aura un deuxième réacteur EPR

Le président Nicolas Sarkozy a annoncé ce jeudi la construction d'un deuxième réacteur nucléaire de troisième génération EPR, conçu par Areva, lors d'un déplacement au Creusot, en Saône-et-Loire. Le groupe nucléaire va y investir, notamment avec ArcelorMittal.

A l'occasion d'une visite au Creusot, le chef de l'Etat vient d'annoncer ce jeudi la construction d'un deuxième réacteur nucléaire de troisième génération EPR, conçu par Areva. Une annonce qui a confirmé une information parue ce matin dans le quotidien Les Echos. "Nous allons construire une nouvelle centrale nucléaire EPR indépendante de celle de Flamanville", a affirmé Nicolas Sarkozy. Et de justifier: "l'ère du pétrole bon marché, c'est fini. Le nucléaire est plus que jamais une industrie d'avenir et une énergie indispensable".

"Chaque EPR fait économiser 2 milliards de m3 de gaz par an quand il remplace une centrale à gaz et onze millions de tonnes de CO2 (de rejets de CO2, ndlr) par an quand il remplace une centrale à charbon", a-t-il insisté. "L'électricité qui sort d'un EPR est 30 à à 50% moins chère que l'électricité qui sort d'une centrale à gaz ou au charbon. On peut devenir exportateur d'électricité alors qu'on n'a ni pétrole, ni gaz. C'est une chance historique de développement", s'est réjoui le président.

Nicolas Sarkozy et le Premier ministre, François Fillon, avaient récemment affirmé qu'ils réfléchissaient à la construction éventuelle d'un deuxième EPR en France, après celui de Flamanville (Manche), dont le chantier a démarré en décembre et qui doit être mis en service en 2012.

Ni l'implantation, ni la date de démarrage du futur EPR n'ont été arrêtées. Selon les Echos, qui citent plusieurs sources: "la mise en service du nouveau réacteur pourrait intervenir aux environs de 2017".

Reste à savoir à qui sera confié l'exploitation de la future unité: EDF ou Suez. Dans la foulée de l'annonce du chef de l'Etat, EDF s'est dit prêt jeudi à construire le deuxième réacteur nucléaire EPR en France. Le PDG Pierre Gadonneix, cité dans le communiqué, "se réjouit de l'annonce" de Nicolas Sarkozy. EDF fait valoir qu'il dispose "de sites potentiels d'implantation et des compétences reconnues de ses équipes" et qu'il bénéficie de "l'expérience nécessaire après avoir engagé la construction de l'EPR de Flamanville ".

Quant à Suez, il a a plusieurs reprises indiqué être prêt à investir dans le nucléaire français. "Il y a de la place pour "un voire deux EPR supplémentaires en France" déclare-t-on chez Suez.

Dès mercredi soir, Greenpeace a fait un communiqué pour exprimer "ses plus vives inquiétudes" sur l'annonce de la construction d'un deuxième EPR en France.

Parallèlement à cette annonce, Areva indique qu'il va investir au Creusot pour fabriquer en France 100% des pièces de cuves des EPR au lieu de 80% actuellement. Cet investissement vise à "augmenter la capacité de production de pièces forgées nucléaires". Il se décompose en deux parties. Areva va d'une part investir 70 millions d'euros avec le numéro un mondial de l'acier ArcelorMittal - un protocole d'accord a été signé en ce sens ce jeudi entre les dirigeants - pour augmenter de 35.000 à 50.000 tonnes par an d'ici 2010 la production de lingots de l'aciérie d'ArcelorMittal située au Creusot, Industeel.

D'autre part, Areva va "investir dans sa filiale, Creusot Forge, pour continuer à développer sa production de pièces forgées destinées à la fabrication des composants des réacteurs nucléaires (cuve, générateur de vapeur...)".Areva a souligné que l'ensemble des acteurs nucléaires régionaux, rassemblés dans le pôle de compétitivité Pôle Nucléaire de Bourgogne, "vont bénéficier de cet investissement".

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