En pertes, Austrian Airlines se cherche "un partenaire stratégique"

La compagnie aérienne autrichienne connait un sérieux trou d'air financier. Elle pense à s'allier. L'allemande Lufthansa serait favorite.

La compagnie aérienne autrichienne Austrian Airlines (AUA), empêtrée dans de graves difficultés financières, cherche "un partenaire stratégique" pour survivre, la compagnie allemande Lufthansa étant donnée comme favorite. "Seul un partenaire stratégique" peut permettre à l'AUA de se sortir de ses difficultés financières" et de faire face à la concurrence, a déclaré lundi à Vienne le président de la compagnie aérienne autrichienne, Alfred Ötzsch, à l'issue d'une réunion du conseil de surveillance.

A l'issue du premier semestre, l'AUA a, comme prévu, dû annoncer lundi des pertes, d'un total de 48,7 millions d'euros et envisagé sur l'année 2008 une perte de 70 à 90 millions d'euros. Le chiffre d'affaires, de 2,49 milliards d'euros en 2007, devrait être en lègère progression cette année.

Dans un rapport confié à la société américaine Boston Consulting et présenté lundi au conseil de surveillance, les experts se prononcent clairement en faveur de la recherche "d'un partenaire stratégique" et, parmi les candidats potentiels, favorisent Lufthansa, d'après les médias autrichiens.

Parmi les autres partenaires envisagés figurent notamment Air France/KLM, la compagnie russe Aeroflot et Turkish Airlines, tandis que, selon des journaux autrichiens, Air China serait aussi sur les rangs.

Lufthansa est d'autant plus favorite qu'elle est déjà fortement liée à Austrian Airlines au sein de la coalition de compagnies aériennes qu'elle dirige sous le label de Star Alliance, alors qu'Air France/KLM conduisent la coalition rivale Sky Team.

Mais toute décision de l'AUA dépend d'abord du feu vert à sa privatisation qui pourrait être donné lors d'un conseil des ministres, le 12 août prochain, selon les médias. La société publique ÖIAG est propriétaire de 42,75% de la compagnie et son conseil d'administration débattra de la situation le 1er août.

Une entrée au capital de l'AUA de l'investisseur austro-saoudien Mohamed Al Jaber à hauteur de 150 millions d'euros, en échange d'une participation de 20%, avait capoté en mai dernier. L'investisseur a accusé la direction de la compagnie de lui avoir caché la véritable situation financière de l'entreprise.

Celle-ci avait surpris fin avril en annonçant des pertes de 60,4 millions d'euros au premier trimestre, après avoir conclu l'exercice 2007 sur un bénéfice net de 3,3 millions grâce à un plan de restructuration.

Par ailleurs, la direction de l'AUA avait alors averti que la flambée des prix du kérosène devrait conduire à des pertes de 70 à 90 millions d'euros cette année.

Sur les rumeurs de rachat lundi, l'action d'AUA à la Bourse de Vienne, en chute constante depuis des mois, avait d'abord gagné plus de 31% à 4,55 euros, avant de retomber ensuite à 3,58 euros, soit un gain de seulement 3,17%.

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