Liesse générale après la libération d'Ingrid Bétancourt

La franco-colombienne a été libérée mercredi en début de soirée avec trois otages américains et onze militaires colombiens à l'issue d'une opération de l'armée colombienne. Au lendemain de sa libération, l'ensemble des parties prenantes du dossier saluent ce moment historique.

Le calvaire de l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, âgée de 46 ans et détenue depuis plus de six ans, est terminé. Elle a été libérée mercredi sur le coup de 21 heures - heure française- avec les trois otages américains, Marc Gonsalves, Thomas Howes et Keith Stansell, et onze militaires colombiens.

C'est ce qu'a annoncé mercredi soir le ministre colombien de la Défense, Juan Manuel Santos à Bogota. Une libération obtenue à l'issue d'une opération héliportée de l'armée, menée dans la province de Guaviare, dans le sud-est de la Colombie.

"Les otages ont été libérés lors d'une opération militaire au cours de laquelle il a été possible d'infiltrer le premier cercle des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), celui qui a surveillé pendant les dernières années un important groupe d'otages", a précisé le ministre de la Défense.

Les proches d'Ingrid Bétancourt mais aussi les responsables politiques français, de l'Elysée au Parlement, ont aussitôt salué la bonne nouvelle.

Quelques heures après avoir recouvré la liberté Ingrid Betancourt, souriante et vêtue d'un treillis militaire, ses longs cheveux noués sur la nuque, a "remercié le président Uribe d'avoir pris ce risque, je sais que cela a du être un moment très difficile parce que l'opération était très risquée mais elle s'est déroulée de manière impeccable". Impressionnante de vitalité après 2.321 jours de captivité, Ingrid Betancourt, dans un message en français spécialement adressé à son deuxième pays, a déclaré qu'elle "rêve de rentrer en France. Merci à vous tous, à ma douce France, merci de m'avoir accompagnée toutes ces années, de m'avoir pris la main, de ne m'avoir jamais laissée tomber dans les moments les plus difficiles, d'avoir toujours cru que, en luttant pour moi, même si la France paraissait si lointaine, nous réussirions tous ensemble à faire la différence".

Un peu plus tôt dans la soirée, le président français Nicolas Sarkozy qui venait "de s'entretenir longuement" avec son homologue colombien Alvaro Uribe, l'a remercié pour cette "opération militaire couronnée de succès". Nicolas Sarkozy a appelé la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) à cesser "ce combat absurde et moyenâgeux". Il a également réaffirmé mercredi soir que la France était prête à accueillir les membres des Farc acceptant de renoncer à la lutte armée.

Le président colombien Alvaro Uribe s'est bien entendu félicité de la libération d'Ingrid Betancourt et de quatorze autres otages des Farc. "Il s'agissait d'une opération menée par les services de renseignement comparable aux plus grands moments de l'histoire humaine", a déclaré l'homme fort de Bogota, précisant que tout cela s'était déroulé "sans effusion de sang et sans aucun coup de feu". S'adressant à la population colombienne à la télévision nationale, Uribe a rappelé sa détermination à libérer les autres otages encore détenus par les Farc, tout en exhortant la rébellion au dialogue. "La seule facture à faire payer n'est en fait qu'une invitation aux Farc à faire la paix. Nous sommes toujours disponibles et (les Farc) doivent libérer les otages qui sont encore entre leurs mains", a déclaré Alvaro Uribe, dans un allocution radiotélévisée, depuis le palais présidentiel.

Depuis Washington, le président George W. Bush a appelé son homologue colombien pour le féliciter et le remercier après la libération des 15 otages, dont les trois Américains, a annoncé la Maison Blanche.

Ailleurs dans le monde, tous les protagonistes liés de loin ou de près à la libération des otages du Farc ont salué ce moment historique: à Madrid, le gouvernement a exprimé son "énorme satisfaction" à la suite de l'annonce de ces libérations. A Caracas, le gouvernement vénézuélien d'Hugo Chavez s'est "réjoui" de la libération des otages et a demandé aux Farc de libérer toutes les personnes qu'elles détiennent.

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