Une semaine marquée par la résistance de l'économie américaine

A la une de l'actualité cette semaine, les mesures proposées par Christine Lagarde pour "stimuler la croissance". La baisse des taux de la Fed, les chiffres de la croissance et de l'emploi aux Etats-Unis, l'opposition syndicale à la poursuite de la réforme des retraites, l'acquisition de Wrigley par Mars, les ventes automobiles en recul aux Etats-Unis et en hausse en France ont aussi animé les débats.

La ministre de l'Economie a dévoilé lundi un projet de loi inspiré en partie des recommandations formulées dans le rapport Attali.

BERCY VEUT "STIMULER LA CROISSANCE" AVEC LA LOI DE MODERNISATION DE L'ECONOMIE

Lors d'un conseil des ministres avancé, Christine Lagarde a présenté, lundi, son projet de loi de modernisation de l'économie (LME). Avec ce texte, la ministre de l'Economie souhaite "stimuler la croissance et les énergies, en levant les blocages structurels et réglementaires que connaît l'économie de notre pays". Le principal volet de la LME s'adresse aux petites et moyennes entreprises (PME). Le projet de loi prévoit, entre autres, de créer un régime fiscal et social dédié aux micro-entreprises, de simplifier les démarches administratives imposées aux entrepreneurs et de raccourcir les délais de paiements.

Un autre pan de mesures est consacré au renforcement de la concurrence. Le texte entend ainsi réformer la loi Galland en autorisant les distributeurs et les fournisseurs à négocier leurs prix. L'installation de supermarchés doit aussi être facilitée et le régime des soldes, assoupli. Le reste du projet de loi est destiné à l'amélioration de l'attractivité du territoire et la libéralisation de la distribution du Livret A.

Avec la LME (qui sera soumise aux députés le 27 mai), Christine Lagarde compte gagner 0,3% de croissance du PIB, le produit intérieur brut, tous les ans, à partir de 2009, même si "chacun sait que le contexte international est difficile, avec une croissance mondiale qui ralentit (...), un prix du pétrole qui atteint des niveaux records et une hausse de l'euro qui pèse sur la compétitivité des entreprises". La ministre entend aussi créer 50.000 nouveaux emplois par an et réduire l'inflation de 1,6% d'ici à 2011.

Christine Lagarde a insisté sur le coût limité de sa réforme : 300 millions d'euros "afin qu'elle soit compatible avec les engagements de maîtrise des finances publiques" pris devant l'Union Européenne. Cependant, Bruxelles a exprimé lundi son scepticisme sur les promesses françaises. Dans ses prévisions de printemps, la Commission européenne a anticipé que le déficit public de Paris attendrait 2,9% cette année et 3% en 2009 (contre 2,5% et 2% annoncés par le gouvernement). Elle a, par ailleurs, rabaissé ces prévisions de croissance pour la France à 1,6% en 2008 et 1,4% en 2009.

La loi issue du Grenelle de l'environnement sera débattue à l'Assemblée avant l'été

Lors d'une conférence de presse mercredi, Jean-Louis Borloo a présenté son avant-projet de loi d'orientation du Grenelle de l'environnement, baptisée "Grenelle 1". Dans ce texte, le ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire affirme avoir repris "strictement les engagements du Grenelle de l'environnement". Ce programme prévoit notamment l'interdiction de 30 pesticides d'ici à la fin de l'année, l'augmentation de la surface agricole dédiée aux cultures bio, des mesures pour réduire la consommation énergétique des bâtiments et 2.000 kilomètres de lignes TGV supplémentaires d'ici à 2020. Jean-Louis Borloo a soutenu que l'application de cette loi permettra d'augmenter de 0,8 point le PIB et de créer 500.000 emplois dans les douze prochaines années. Les associations écologistes ont regretté un certain flou autour du financement de ce programme.

AUX ETATS-UNIS, LA FED BAISSE DE NOUVEAU SES TAUX POUR EVITER UNE RECESSION

La Réserve fédérale américaine a décidé, mercredi soir, pendant sa réunion mensuelle, de diminuer d'un quart de point son principal taux directeur, à 2%. La Fed a aussi réduit, dans la même proportion, son taux d'escompte, à 2,25%. Avec cette nouvelle baisse (la première de ce cycle a eu lieu en septembre dernier), l'institution espère empêcher l'économie américaine de s'enfoncer un peu plus dans la crise des crédits immobiliers à risque. Les derniers chiffres, publiés mercredi après-midi, par le Département du commerce, ont cependant dû un peu rassurer la Fed. Au cours du premier trimestre, les Etats-Unis sont parvenus à éviter la récession avec une croissance du PIB de 0,6%. Cette progression, qui a surpris les analystes, est principalement due à une augmentation des stocks des entreprises. En revanche, la croissance de la consommation des ménages a nettement ralenti (+1% au premier trimestre) ; l'investissement s'est même contracté (-2,5%). Par ailleurs, le Département du travail a indiqué vendredi que 20.000 emplois non agricoles avaient été détruits en avril (contre 75.000 suppressions attendues par les économistes). Le taux de chômage a légèrement reculé, à 5% (contre 5,1% en mars).

RETRAITE : LE GOUVERNEMENT IRRITE LES SYNDICATS EN PREPARANT L'ALLONGEMENT DE LA DUREE DE COTISATION

Xavier Bertrand, le ministre du Travail a amorcé, mardi, la seconde phase de la réforme des retraites en recevant les leaders syndicaux. Au centre de ces discussions : l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans pour pouvoir bénéficier d'une retraite à taux plein. Tous les syndicats ont exprimé leur opposition à ce projet. La CGT et Force ouvrière refusent le principe même de l'allongement tandis que les autres confédérations souhaitent le reporter tant que le taux d'activité des seniors ne s'est pas amélioré. La CGT, la CFDT, FO, CFTC et la CFE-CGC ont cependant lancé un appel commun à la manifestation pour le 22 mai. Les syndicats ont, par ailleurs, profité des rassemblements du 1er mai pour mobiliser sur le thème des retraites mais aussi du pouvoir d'achat. Entre 119.000 (selon la police) et 200.000 (selon les organisateurs) manifestants ont défilé ce jeudi dans les rues françaises.

MARS RACHETE WRIGLEY, LE N°1 AMERICAIN DES CHEWING GUMS

Mars a annoncé lundi l'acquisition prochaine de Wrigley (Orbit, Freedent...), le n°1 mondial des chewing gums. Le fabricant américain de confiseries (M&M's, Snickers, Twix...) est prêt à payer 80 dollars par action de son compatriote, ce qui représente une prime de 28% par rapport au cours du 25 avril. L'opération devrait ainsi coûter 23 milliards de dollars (15 milliards d'euros) à Mars. Pour financer cette acquisition, le groupe s'endettera à hauteur de 12 milliards de dollars auprès de Berkshire Hattaway, la holding du milliardaire Warren Buffet (qui détiendra, à terme, une part minoritaire dans la filiale Wrigley), et d'un pool de banques. Avec plus de 14% de part de marché, le nouvel ensemble pourrait devenir le leader mondial du secteur de la confiserie et détrôner l'actuel n°1, Cadbury Schweppes.

EN AVRIL, LES VENTES DE VOITURES PLONGEnt AUX ETATS-UNIS MAIS GRIMPENT EN FRANCE
D'après les données publiées jeudi soir par les constructeurs automobiles américains, les ventes de voitures ont reculé de 14,2% le mois dernier, aux Etats-Unis, par rapport à avril 2007. Sur un an, 14,7 millions de véhicules on été écoulés, soit un recul au niveau du début des années 1990. Ce repli concerne tous les constructeurs mais les "big three" sont les plus touchés. General Motors - qui a dévoilé mercredi une perte trimestrielle exceptionnelle de 3,25 milliards de dollars - a vu ses ventes chuter de 23% en avril. Celles de Ford et Chrysler ont baissé respectivement de 19 et 30%. Les acheteurs se sont surtout détournés des véhicules les plus consommateurs en carburant (SUV, 4x4...).

En revanche, en France, le marché automobile se porte plutôt bien. Le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) a indiqué vendredi que les immatriculations de voitures neuves ont augmenté de 4,6% en avril (à 198.618 unités). Les immatriculations de PSA Peugeot Citroën ont crû de 18,7% et celles de Renault - aidé par sa filiale roumaine Dacia et sa fameuse Logan à bas prix - , de 7,7%. Les constructeurs étrangers ont aussi profité de cet essor : les immatriculations de Fiat ont bondi de 49,8%, celles de Nissan, de 61,7%, celles de BMW, de 47,5%...

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