Le secteur bancaire européen flambe en Bourse malgré la Société Générale

Plongés dans l'incompréhension quant à l'origine des pertes massives annoncées ce matin par la banque dirigée par Daniel Bouton, les investisseurs plébiscitent les autres établissements bancaires. Les agences de notation sanctionnent la Société Générale

Dexia +9,34 %, BNP Paribas +6,7 %, Crédit Agricole +5,7 %, Barclays +6,87 % , Deutsche Bank, +5,68 %. Porté par le rebond de Wall Street mercredi soir, le secteur bancaire européen encaisse très bien les révélations de fraudes massives au sein de la Société Générale, dont la cotation de l'action avait été suspendue ce matin. A sa reprise le titre cédait plus de 6%.

Alors que les rumeurs allaient bon train ces derniers jours, l'annonce officielle a finalement eu pour effet de soulager des investisseurs, dont l'aversion à l'incertitude est bien connue et en attente de transparence sur l'exposition réelle des banques à la crise financière.

Concernant la banque dirigée par Daniel Bouton, c'est néanmoins l'incompréhension qui domine quant à l'origine et à l'énormité des pertes. Comment l'établissement a-t-il pu être victime d'une fraude de 4,9 milliards d'euros sans que les systèmes de contrôle puissent intervenir ? Si, comme le dit Daniel Bouton, "les transactions sur lesquelles la fraude a porté étaient simples - une position à la hausse des marché actions", quel montant de fonds propres faut-il engager pour perdre une somme pareille ?, s'interrogent des observateurs.

"Cela touche la réputation de la banque", a commenté à Reuters, Ion-Marc Valahu, responsable du trading d'Hamas banque (Suisse). "Le cours de Bourse pourrait trouver du soutien avec la possibilité d'une offre de BNP Paribas", a ajouté Frédéric Hamm, gestionnaire à Agilis Gestion. Goldman Sachs a réagi en retirant la Société Générale de sa liste de "valeurs à vendre en priorité", tout en continuant à recommander de vendre la valeur.

Quant aux agences de notation, elles n'ont pas tardé à sanctionner l'établissement. Fitch a tiré la première en dégradant de AA à AA- la note à long terme de la Société Générale. Dans un communiqué, l'agence de notation estime que le fait qu'une fraude d'une telle ampleur ait pu être dissimulée "soulève des interrogations sur l'efficacité des processus internes de la banque et met en danger sa réputation". Fitch a toutefois ajouté que l'augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros, annoncée en même temps, ramènerait les ratios de capital à un niveau "rassurant". S&P lui a emboîté le pas en confirmant sa note à court terme A1+, mais en en plaçant sa note à long terme AA sous surveillance avec implication négative.

A Davos, Richard Fuld, le PDG de Lehman Brothers a pour sa part qualifié ce qui arrivait à la Société Générale de "pire cauchemar de tout le monde".

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