Grande distribution : les prix s'envolent, Sarkozy veut la "négociabilité" des tarifs des industriels

Les prix des produits alimentaires courants ont fortement augmenté en décembre dans la grande distribution pour le troisième mois consécutif, selon une enquête du cabinet Nielson Panel International. Le président de la république veut rendre négociables les prix fournisseurs.

Le président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), Jérôme Bédier, a pronostiqué mardi une hausse des prix "de l'ordre de 3%" dans la grande distribution cette année. Mais il s'est gardé de faire un bilan de l'évolution des prix au cours des derniers mois alors que les cours du pétrole et de certaines matières premières alimentaires (lait, blé notamment) continuent de grimper. Or une étude que publie demain jeudi le magazine spécialisé LSA indique que les prix des produits alimentaires de grande consommation se sont envolés dans les grandes surfaces, à commencer par les pâtes et les oeufs premiers prix et de marques de distributeurs.

Selon l'enquête menée par le cabinet Nielsen Panel International, les prix ont augmenté de 1,42% en décembre après avoir progressé de 0,43% en novembre et 0,7% en octobre. Mais les marques de distributeurs et les produits de premiers prix, réputés les moins chers, sont en train de rattraper l'écart de prix avec les grandes marques. Ainsi les marques distributeurs ont augmenté de 2,63% en décembre et les premiers prix de 3,43%. Plus précisément, les pâtes premier prix ont progressé pour le seul mois de décembre de... 30,60%, l'huile de... 15,28%, les oeufs de... 21,31%. Côté marques de distributeurs, les pâtes ont augmenté pour le même mois de 10,58%, l'huile de 7,79%, les oeufs de 19,42%.

Les mêmes produits mais distribués par des grandes marques ont enregistré des hausses moindres: 7,74% pour les pâtes, 7,65% pour les oeufs, alors que l'huile a baissé 4,95%. Le prix du lait, quel que soit le distributeur, a augmenté de 10%. Dans les hypermarchés les prix ont grimpé de 1,31% contre 2,05% dans les enseignes de hard-discount, précise l'étude.

Le président de la république s'est prononcé mercredi pour la "négociabilité" des conditions de ventes des fournisseurs à la grande distribution dans le cadre de la réforme de la loi Galland qui régit les relations entre ces deux acteurs. Il s'exprimait à l'occasion de la remise du rapport Attali sur la croissance qui propose la suppression de cette loi et des lois Royer-Raffarin encadrant l'urbanisme commercial.

Mais le chef de l'Etat a précisé que la possibilité pour les distributeurs de discuter les tarifs de leurs fournisseurs n'entrerait en vigueur qu'après la mise en place de l'abaissement du seuil de revente à perte au "triple net", qui tient compte des remises sur factures, ristournes hors facture et services de coopération commerciale.

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