La France menacée de récession, mauvais troisième trimestre en vue selon Lagarde

Après le recul de la croissance au deuxième trimestre, le Premier ministre a convié lundi la ministre de l'Economie Christine Lagarde et celui du Budget Eric Woerth ainsi que les secrétaires d'Etat Luc Chatel (consommation), Laurent Wauquiez (Emploi), Anne-Marie Idrac (Commerce extérieur) et Hervé Novelli (PME).

Face au mauvais chiffre de croissance dévoilé jeudi matin, le gouvernement ne veut pas donner l'impression qu'il reste les bras ballants. Et notamment pas le Premier ministre alors que le Président de la République est omniprésent sur le terrain diplomatique avec sa tentative de médiation dans le conflit entre la Russie et la Georgie au nom de l'Union européenne que la France préside actuellement

François Fillon a du coup fait savoir par ses services aujourd'hui qu'il réunira lundi les ministres en charge des affaires économiques, financières et des entreprises après l'annonce du recul du PIB (produit intérieur brut) de 0,3% au deuxième trimestre - alors qu'on attendait une très légère croissance - pour "identifier les réponses qui devront y être apportées".

A cette rentrée des classes plus tôt que prévu sont "invités" la ministre de l'Economie Christine Lagarde et celui du Budget Eric Woerth ainsi que les secrétaires d'Etat Luc Chatel (consommation), Laurent Wauquiez (Emploi), Anne-Marie Idrac (Commerce extérieur) et Hervé Novelli (PME).

Pour ne pas donner l'impression d'une réunion d'urgence et d'une forte inquiétude du gouvernement face à cette dégradation accélérée de la conjoncture, Matignon souligne que "la portée de cette estimation provisoire d'activité ne doit néanmoins pas être exagérée. Elle fait suite à une croissance de 0,4% au premier trimestre et l'économie française est par ailleurs soutenue par plusieurs facteurs encourageants, notamment le crédit aux entreprises, qui continue à progresser, ainsi que les créations d'entreprises".

Et le gouvernement de souligner qu'il ne s'agit pas d'un problème spécifiquement français qui pourrait lui être en partie imputé: à ses yeux, il "reflète une dégradation de la conjoncture internationale qui touche l'ensemble des pays développés en particulier les pays européens".

"Plus que jamais, dans cette conjoncture incertaine", le Premier ministre réaffirme, "suivant le programme défini" par le Président Nicolas Sarkozy, "la détermination" de son gouvernement "à mener résolument les réformes économiques et sociales seules de nature à donner à l'économie française le dynamisme nécessaire à une reprise rapide de la croissance".

La réunion risque pourtant de se faire dans un climat morose car la France est bel et bien menacée de récession. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a reconnu jeudi sur le site Internet du Figaro : "il ne faut pas s'attendre à un bon troisième trimestre car les facteurs ayant pesé au deuxième trimestre sont restés présents en juin et sur une partie du mois de juillet". Mais ces facteurs "ont commencé à s'estomper depuis un mois", ce qui "permet d'envisager un vrai rebond au dernier trimestre", poursuit la ministre, qui cite la baisse des prix du pétrole, de l'euro et des matières premières.

Mais la ministre de l'Economie tente de rester positive et de rassurer. "Il faut savoir qu'on aura une croissance positive en 2008, on aura une croissance positive en 2009", a-t-elle déclaré ce jeudi soir sur TF1. "On était sur une fourchette qui était de 1,7 à 2%" et "on sera très clairement dans le bas de la fourchette", a-t-elle ajouté.

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