La Commission de Bruxelles présente sa propre vision de l'Union pour la Méditerranée

La Commission, qui pilotait jusqu'alors le Processus de Barcelone, a présenté ce mardi cinq projets-phares pour la future Union pour la Méditerranée, que promeut la France.

La Commission européenne a voulu apporter sa contribution, ce mardi, au projet d'Union pour la Méditerranée (UPM), cher à Nicolas Sarkozy, en proposant cinq projets-phares censés être approuvés par le sommet fondateur de l'UPM, le 13 juillet prochain à Paris, qui devrait regrouper 39 pays où habitent 700 millions d'habitants.

"Plus nous pouvons développer le Sud de la région, moins il y aura d'immigration illégale", a déclaré la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, en présentant les propositions européennes. "Plus nous offrirons de prospérité, moins il y aura de terrorisme, moins il y aura de criminalité ici."

Première proposition, la création d'une autoroute du Maghreb arabe (AMA), reliant la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Lybie, est déjà bien avancée sur une base nationale, mais il faudra connecter les réseaux et la Commission insiste sur le fait que, sans libéralisation des échanges, elle servira peu. L'AMA est surtout susceptible d'attirer des capitaux privés grâce à des péages, d'où l'intérêt pour le projet.

Autre projet, les "autoroutes de la mer", des trajets balisés et reliés à des infrastructures portuaires modernes, constituent un véritable projet Nord-Sud, pour assurer la fluidité du commerce. Le projet de dépollution de la Méditerranée à l'horizon 2020 fait, quant à lui, l'objet d'un plan depuis 2006, mais l'UPM constitue un stimulant pour accélérer la résolution d'un problème grave, la plupart des eaux usées finissant sans traitement dans la mer.

L'idée du plan solaire méditerranéen est de développer une énergie qui serait ensuite importée par l'Union européenne. Enfin, la coopération dans le domaine de la protection civile est le seul projet qui n'est pas susceptible d'attirer des investissements privés, mais il permettra de mieux lutter contre des fléaux provoqués par le réchauffement climatique.

Les autres projets en cours, comme la création d'une zone de libre-échange euro-méditerranéenne d'ici à 2010 ou la promotion de l'éducation, sont bien entendu maintenus pour permettre au Sud de la Méditerranée de tirer profit du marché européen.

La Commission a beaucoup à perdre dans ce projet UPM, dans la mesure où le pilotage du processus par des sommets tous les deux ans et un secrétariat impliquant le Nord et le Sud risque de lui échapper, alors qu'auparavant Bruxelles pilotait directement le Processus de Barcelone, dont l'UPM entend être un prolongement plus ambitieux.

Ainsi, les Vingt-Sept ont-ils décidé que l'UPM serait pilotée par deux co-présidents, un du Sud et un du Nord. Pour le Sud, la France promeut la candidature du président égyptien Hosni Moubarak. La localisation du secrétariat qui sera chargé de piloter l'UPM n'est pas précisée. La France pense à Tunis, mais Malte et le Maroc sont également candidats. Et la Commission veut lui adjoindre un "comité de direction" composé de représentants du Sud et du Nord qui serait, lui, basé à Bruxelles.

Des interrogations subsistent aussi sur la participation des pays du Sud de la Méditerranée au premier sommet, le 13 juillet. Si l'Egypte, la Jordanie, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, l'Algérie, l'Autorité palestinienne, le Liban, la Turquie, la Libye devraient en être, la participation d'Israël risque de réduire cette liste et la Syrie pourrait être absente.

La France voulait initialement limiter le périmètre de l'UPM aux seuls vingt-deux pays strictement riverains de la Méditerranée, plus le Portugal, la Jordanie et la Mauritanie, ce qui avait suscité la colère de l'Allemagne.

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