Si les résultats publiés par Alcoa mardi soir ont un temps rassuré le marché, les propos de Cisco ont eu raison de leur soulagement. John Chambers, le président du groupe d'informatique, a confié à l'agence Reuters que ses clients entrevoyaient une reprise de l'économie en 2009 plutôt qu'en 2008.

Conséquence, les bureaux d'analyses RBC et UBS ont abaissé leurs objectifs de cours sur Cisco, de 29 à 27 dollars, et de 27 à 25,50 dollars, respectivement. Le cours a perdu 5,68 %, à 21,58 dollars. Ces commentaires de John Chambers augurent mal des résultats de l'ensemble des entreprises américaines.

Wall Street est ainsi entré dans une phase de pessimisme généralisé, le "Bear Market", définie communément par une chute de plus de 20% du marché par rapport à son pic.

Talon d'Achille de Wall Street, les institutions financières ont été massacrées par les investisseurs, qui s'attendent à ce qu'elles annoncent dans les prochains jours de nouvelles dépréciations d'actifs d'envergure. Mais les incertitudes demeurent sur leur ampleur et sur combien d'argent frais elles vont devoir lever pour restaurer leurs bilans.

Déjà chahutés lundi, les deux organismes de refinancement de crédit hypothécaires Fannie Mae (-12,60%) et Freddie Mac (-23,77%) ont été massivement vendus. Selon les sources de marché, les deux groupes vont être contraints de lever de nouveaux fonds pour honorer leurs engagements. Toujours dans le secteur financier, le titre de la banque d'investissement Merrill Lynch a chuté de 9,25%, après que l'agence de notation Fitch eut menacé d'abaisser sa notation. Ses rivales Citigroup (-5,46%), Lehman Brothers (-11,36%), JP Morgan (-4,17%), Morgan Stanley (-6,16%), et Bank of America (-6,29%) ont subi également la défiance du marché. Le titre du rehausseur de crédit MBIA a dégringolé de 12,82% et le premier assureur mondial AIG de 4,60%.