La présidente de la KfW paie le prix des déboires d'IKB

Ingrid Matthäus-Maier va quitter ses fonctions. Un départ réclamé depuis des mois par une partie de la classe politique allemande.

La crise financière amorcée en juillet dernier aura coûté son poste à Ingrid Matthäus-Maier. La présidente du directoire de la banque publique allemande KfW s'apprête à démissionner. Officiellement pour des raisons de santé, selon un communiqué de la KfW.

Mais il y a fort à parier qu'Ingrid Mattahäus-Maier, dont le mandat courait jusqu'en 2009, paie ainsi le prix des déboires de la banque IKB, filiale à 43% environ de KfW, et principale victime en Allemagne de la crise du "subprime" (crédits hypothécaires américains à risque). Une crise qui avait déjà provoqué le départ du patron d'IKB et de son directeur financier.

La tête d'Ingrid Matthäus-Maier était réclamée depuis plusieurs mois par une partie de la classe politique allemande, en particulier dans les rangs de la CDU (chrétiens-démocrates) et du FDP (libéraux). Ces partis reprochaient à la dirigeante, longtemps en charge des questions financières au sein du parti social-démocrate SPD, une gestion hasardeuse de la crise chez IKB.

Cette dernière n'a été sauvée que grâce aux interventions successives de l'Etat fédéral et du secteur bancaire allemand, qui ont mis plusieurs milliards d'euros à sa disposition. Fin mars encore, la KfW s'est engagée à participer à hauteur de 1,25 milliard d'euros à une nouvelle augmentation de 1,5 milliard du capital d'IKB. Ce qui n'empêche pas la banque publique de travailler à la vente de sa participation dans IKB.

La banque régionale publique WestLB serait prête à offrir 500 millions d'euros pour les activités d'IKB liées aux PME, selon la presse allemande. La banque régionale bavaroise BayernLB est aussi intéressée.

Les négociations risquent cependant d'être ardues, IKB tablant sur une perte d'environ 800 millions d'euros pour son exercice 2007/2008. La banque dément en revanche une rumeur selon laquelle elle devrait supporter 1,8 milliard d'euros de dépréciations d'actifs supplémentaires.

Ingrid Matthäus-Maier restera dans un premier temps membre du directoire de KfW, avant de partir à la retraite à l'automne, a précisé cette source.

KfW réunissait lundi son conseil d'administration à Berlin. Il devrait nommer un successeur à Ingrid Matthäus-Maier.

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