La CDU pourrait chercher à s'allier aux Verts à Hambourg

A l'issue du scrutin régional qui s'est déroulé dimanche, le parti d'Angela Merkel reste malgré son recul le premier parti dans la ville hanséatique. A gauche, le SPD est distancé à 34% alors que l'extrême gauche perce à nouveau. La CDU peut former une majorité inédite si elle s'allie aux Verts.

La CDU d'Angela Merkel a accusé le coup mais reste le premier parti à Hambourg. Lors du scrutin régional qui s'est déroulé dimanche, le parti du maire sortant, Ole von Beust, a obtenu 42,6% des voix, contre 47% il y a quatre ans, selon les estimations des chaînes publiques à 20 heures. A gauche, le parti social-démocrate (SPD) gagne 4 points à 33,9%, la liste écologiste recule à 9,6% (-2,4 points). Les ex-communistes du nouveau parti Die Linke (La Gauche) font leur entrée au parlement avec 6,6% des voix.

La composition d'un gouvernement doit passer par une coalition pour la CDU, elle qui dirigeait seule la ville-Etat depuis 2004. Plusieurs possibilités s'offrent à l'exception de celle que von Beust aurait souhaitée, c'est-à-dire gouverner avec les libéraux du FDP. Ce parti tanguait à 4,9% dimanche soir, un score qui ne permet pas d'entrer au parlement régional.

Comme la grande coalition formée avec le SPD à Berlin le maire sortant de Hambourg va tenter de former une majorité stable avec les Verts du GAL (Grüne-Aternative Liste). Il s'agirait d'une première à l'échelon régional en Allemagne et cela pourrait donner des idées à Angela Merkel dans l'optique des élections générales de 2009. Mais un bon bout de chemin reste encore à parcourir à Hambourg, où la CDU se heurte de front aux verts sur au moins deux points clés de son programme: les travaux pour approfondir le canal de l'Elbe en vue d'accueillir des porte-containers plus grands (travaux effectués par le suédois Vattenfall) et la construction d'une centrale au charbon.

Le SPD, de son côté, a pâti de la vive polémique déclanchée par son chef, Kurt Beck, qui a "joué avec le feu", selon la droite, en modifiant ces derniers jours son attitude vis-à-vis des ex-communistes. Beck n'a pas démenti les intentions qui lui sont prêtées de soutenir une responsable du parti en Hesse, Andrea Ypsilanti, qui est favorable à la formation d'un gouvernement minoritaire dans ce Land avec l'appui des voix des ex-communistes au parlement régional.

Ce serait également une première dans la partie ouest de l'Allemagne. La gauche extrême continue d'y effectuer une percée, en s'installant au parlement après Brême, la Hesse et la Basse-Saxe, soit pour la quatrième fois en moins d'un an . Des revendications sociales pour obtenir des gains de pouvoir d'achat après des années de disette, les scandales de corruption vus chez Siemens et Volkswagen et enfin la révélation récente de la fraude fiscale de riches Allemands plaçant leur argent au Liechtenstein, donnent de l'eau au moulin des forces de gauche.

Ce dernier scandale souligne l'inégalité des chances et jette un doute sur la probité des élites en Allemagne. Quatrième parti au plan fédéral (8,7% aux élections législatives de 2005), Die Linke s'impose au fil des scrutins comme une force durable mais dans le même temps un facteur de blocage dans le paysage politique allemand.

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