Nouvelles craintes autour de la Société Générale et des banques françaises

La rumeur d'importantes provisions circule de nouveau. L'action Société Générale a été réservée à la baisse.

La direction de la banque se refuse toujours à faire le moindre commentaire. Et pourtant, la rumeur se veut de plus en plus insistante. La Société Générale pourrait annoncer d'importantes dépréciations d'actifs dans les prochains jours en raison de son exposition au "subprime", les crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis.

Déjà chahutée lundi, l'action chute de nouveau lourdement mercredi. En milieu d'après-midi, ce mercredi, elle perd 6,59% à 77,06 euros et a même été un instant réservée à la baisse. "Aux dernières nouvelles, c'est la Société Générale qui serait la plus atteinte, car elle aurait commis l'erreur d'assurer la plupart de ses crédits à risque auprès d'un seul établissement américain, aujourd'hui en capilotade", affirme le Canard Enchaîné. Cet établissement pourrait être Ambac.

Début novembre, la troisième banque française a bien annoncé une dépréciation et des pertes de trading de 375 millions d'euros lors de ses résultats du troisième trimestre 2007, montant largement insuffisant pour couvrir la totalité des encours exposés. Selon les analystes de Lehman Brothers, en appliquant les ratios utilisés récemment par les banques américaines lors de l'annonce de leurs résultats du dernier trimestre, le montant total des dépréciations de la Société Générale peut être estimé entre 2 et 5 milliards d'euros.

Les autres banques françaises ne sont pas épargnées. Ce mercredi après-midi, l'action Natixis perd 6,86% à 11,13 euros, BNP Paribas recule de 3,99% à 63,99 euros tandis que le Crédit Agricole cède 3,81% à 18,92 euros.

Mercredi matin, Goldman Sachs a abaissé ses objectifs de cours sur les banques françaises, estimant que les revenus de leurs activités de marché devraient rester sous pression dans les trimestres qui viennent, l'aggravation de la crise des marchés du crédit décourageant les prises de risque chez les investisseurs. L'intermédiaire ajoute que les difficultés des rehausseurs de crédits américains pourraient en outre entraîner de nouvelles dépréciations d'actifs considérés jusqu'ici comme sains, que leur activité de gestion d'actifs pourrait souffrir de la crise et que la hausse du taux du Livret A impactera leur activité banque de détail en France en renchérissant le coût des dépôts.

Néanmoins, ces risques ayant été en grande partie intégrés par le marché, un rebond n'est pas exclu dans les prochaines semaines. Goldman Sachs a ainsi retiré Natixis de sa "conviction sell list" tout en restant à la vente sur le titre, ramenant son objectif de cours de 14,80 à 13,90 euros. La banque reste neutre sur BNP Paribas et Crédit agricole SA, avec des objectifs de cours ramenés de 85 à 71 euros pour la première et de 29 à 27 euros pour la seconde. Elle est toujours à la vente sur Société générale, avec un objectif abaissé de 101 à 98 euros.

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