L'ex-patron de Smoby-Majorette dans le collimateur de la justice

L'ancien PDG et petit-fils du fondateur du fabricant de jouets Smoby-Majorette, Jean-Christophe Breuil, soupçonné de malversations financières, devrait être présenté demain jeudi à un juge d'instruction du parquet de Nancy.

L'ancien PDG et petit-fils du fondateur du fabricant de jouets Smoby-Majorette, Jean-Christophe Breuil, soupçonné de malversations financières, a été interpellé mardi à Lyon et placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Dijon. Il devrait être présenté jeudi matin à un juge d'instruction du parquet de Nancy.

Une information judiciaire avait été ouverte à son encontre à la mi-octobre par le procureur de la république de Lons-le-Saunier (Jura) qui le soupçonne d'avoir mis en place un système de détournements des fonds de l'entreprise via des sociétés écrans à l'étranger.

Jean-Christophe Breuil a été interpellé mardi matin à son domicile situé dans le centre de Lyon, avant d'être conduit dans les locaux de la section financière de la PJ de Dijon. Asphyxié par une dette de 277 millions d'euros, Smoby-Majorette avait été placé en redressement judiciaire en octobre. L'essentiel du groupe, à l'exception de sa filiale Majorette, a été repris le 3 mars par l'Allemand Simba.

Jean-Christophe Breuil avait démenti formellement lors d'une conférence de presse mi-octobre ces accusations, s'estimant victime d'une "campagne de manipulation" de la part de personnes voulant "la mort" du numéro un français du jouet. "Ce n'est pas une surprise. Ce placement en garde à vue nous réjouit parce que cela veut dire que les soupçons des salariés étaient vérifiés", a estimé mardi soir le délégué CGT de Smoby-Majorette, Gilles Rizzi. "Les salariés vont être ravis d'apprendre cette nouvelle. Jean-Christophe Breuil est entièrement responsable des difficultés de Smoby-Majorette, que ce soit par sa gestion ou par ses malversations", a-t-il ajouté.

Le quotidien Le Figaro avait révélé mi-octobre le nom de plusieurs entreprises absentes de l'organigramme de Smoby, qui seraient curieusement apparues au moment de la prise de contrôle de Smoby par l'Américain MGA Entertainment dont Effective Label Limited, société appartenant à une firme basée aux Caraïbes qui aurait acheté en Chine des jouets qu'elle revendait à Smoby, moyennant une commission de 6%.

Aux Pays-Bas, la société Euro Toys, cliente de Smoby, aurait bénéficié de conditions commerciales particulièrement avantageuses, achetant à 20% de leur prix à Smoby-France les jouets qu'elle revendait au prix du marché local, selon le Figaro. De plus, plusieurs SCI (société civile immobilière) appartenant à la famille Breuil auraient loué des locaux et des terrains à Smoby à des prix supérieurs au marché, selon le quotidien.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.