L'action ArcelorMittal lâche 5,04% à 53,13 euros, dans un marché parisien certes en forte baisse. Le titre porte à 16,3% ses pertes depuis le début de la semaine. Mais depuis le début de l'année, il est l'un des rares titres de la cote parisienne à être dans le vert.

Ce sévère repli s'explique partiellement par un mouvement de rotation sectorielle, qui voit certains investisseurs "vendre les titres qui ont le mieux résisté pour racheter les valeurs de la pharmacie ou des télécoms".

Or ArcelorMittal, dopé par la forte demande des pays émergents, figure toujours au deuxième rang des meilleures performances du CAC 40 depuis le début de l'année, derrière Vallourec, avec une hausse de 0,28% quand l'indice vedette a lâché plus de 24%. "Les valeurs de l'acier que nous suivons ont perdu jusqu'à 14%", ont noté les analystes de Deutsche Bank. Le mouvement a en effet touché l'ensemble des sidérurgistes mondiaux, Nyrstar cédant 6,84% à Bruxelles et Alcoa et Steel Dynamics lâchant respectivement 6,8% et 10,2% à New York.

Selon la banque, les dernières nouvelles "ont tourné autour d'un refus des clients de consentir aux relèvements de tarifs au troisième trimestre en Europe et d'un taux de réussite plus bas qu'espéré des hausses de prix aux Etats-Unis", mettant à mal la capacité des aciéristes à répercuter leurs coûts. "Nous n'avons jamais pensé que les sidérurgistes parviendraient à faire passer à 100% leur surcharge de 250 dollars par tonne en 2008. Nous pensons donc qu'un taux de réussite de 50% dans cette situation est positif", ont toutefois relativisé les analystes.

Pour Deutsche Bank, "si les clients ne paient pas en 2008, ils paieront en 2009", ce qui incite la banque allemande à conserver une opinion positive sur les valeurs de l'acier, jugées "peu chères" et soutenues par les pays émergents et la consolidation du secteur. Moins optimiste, la maison de courtage néerlandaise Petercam a conseillé à ses clients de "réduire" les titres ArcelorMittal dans leur portefeuille, rappelant que le groupe "demeurait cyclique, principalement parce que ses clients (dont l'industrie automobile, ndlr) sont directement touchés" par les fluctuations cycliques.