Le titre Natixis s'effondre après ses déboires liés au "subprime"

Selon la banque française, son résultat net courant 2007 devrait chuter de plus de 50% par rapport à 2006. Du coup, le titre a plongé ce vendredi à la Bourse de Paris de plus de 10%, ce qui porte sa perte sur un an à plus de 50%. Jean-Pascal Beaufret, qui vient d'Alcatel-Lucent, et Jean-Marc Moriani, responsable de la Banque de Financement et d'Investissement, rejoignent le directoire.

La sanction boursière est lourde: le titre Natixis a abandonné 10,7% ce vendredi après la publication hier des résultats préliminaires. Le cours se traite désormais en dessous du seuil de 10 euros, à 9,84 euros, et a même atteint son plus bas niveau historique à 9,70 euros. Sur un an, il dégringole de 54%.

Le courtier Oddo Securities a abaissé sa recommandation à "vendre" contre "accumuler". Oddo a surtout revu son objectif de cours à la baisse à 10 euros contre 15 euros auparavant. La banque a hier annoncé jeudi en début de soirée de bien mauvaises nouvelles.

Natixis, fruit du mariage dans les activités d'investissement et de financement des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne, a décidé jeudi soir de rendre publique une estimation de son résultat consolidé, ainsi qu'une évolution de la composition de son directoire suite à la crise des "subprime" qui a affecté les performances de l'entreprise. Le résultat net courant après impôts devrait "représenter environ 1 milliard d'euros".

Le groupe a décidé de passer 1,25 milliard d'euros de dépréciations, qualifiées de "massives" par Oddo, "en raison de l'aggravation de la crise". "Le portefeuille de prêts en attente de titrisation constitue l'unique exposition directe de Natixis aux "subprime"", précise la banque. Cette exposition directe représente une provision de 57 millions d'euros. En revanche les expositions indirectes sont nettement plus lourdes: la banque les chiffre à environ 817 millions d'euros. Ces portefeuilles portent sur des produits structurés liés à la crise des "subprime" comme les créances hypothécaires résidentielles et les crédits structurés CDO (collateralized debt obligations).

La banque reconnaît également être exposée aux rehausseurs de crédits américains, ces organismes qui assurent les crédits. Les dépréciations concernant ce type de produit atteindront 380 millions d'euros pour une exposition de 1,14 milliard d'euros. La moitié de l'exposition de Natixis concerne le premier rehausseur de crédit américain MBIA qui a dû lever 1 milliard de dollars pour se recapitaliser.

Suite à ces dépréciations, Natixis devrait enregistrer un résultat net courant d'environ 1 milliard d'euros en chute de 50%. Mais la banque devra également défalquer de ce bénéfice l'impact exceptionnel de 369 millions d'euros dû à la restructuration de son rehausseur de crédit CIFG. Celui-ci a été revendu fin décembre à ses deux principaux actionnaires, les Banques Populaires et les Caisses d'Epargne.

Au total, la crise aura coûté 1,6 milliard d'euros à Natixis en 2007. Du coup, le résultat net après éléments exceptionnels pourrait descendre à environ 630 millions d'euros et accuserait dans ce cas une chute de 70% par rapport au résultat net 2006 qui s'était élevé à 2,15 milliards d'euros.

Par ailleurs le groupe a modifié la composition de son directoire. Jean-Pascal Beaufret, qui vient d'Alcatel-Lucent, et Jean-Marc Moriani, responsable de la Banque de Financement et d'Investissement, rejoignent le directoire, tandis qu'Anthony Orsatelli quitte le groupe. François Ladam, partira à la retraite à la fin du mois de mai 2008.

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