Être en accord avec soi-même et avec autrui. Une définition simple de l'épanouissement à laquelle adhère la majorité des Français. D'après un sondage, réalisé par la Febea (Fédération des entreprises de la beauté) avec TNS Sofres, 83 % estiment y parvenir. Le sondage réalisé du 23 au 26 avril, a été effectué auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, âgées de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Dans nos sociétés actuelles, chacun aspire à un mieux être et s'épanouir devient une aspiration omniprésente. En témoigne la multiplication des livres, des revues et des programmes télévisés consacrés aux mille et un conseils pour être mieux dans sa vie. Car pour les Français, l'épanouissement "se construit". Il relève avant tout d'une démarche volontariste et arrive lorsque l'on "prend les choses en mains".

Cette première enquête tord le coup à de nombreux préjugés. Ainsi l'épanouissement varie peu (ou pas du tout) en fonction du sexe, de la situation professionnelle et de l'habitat. Il n'y a guère que l'âge et le revenu qui influent sur le bien être. Contrairement aux clichés, 94% des jeunes (18-24 ans) voient la vie du bon côté. De leur côté, 76% des 65 ans et plus se disent épanouis. Enfin 76% des personnes vivant dans un foyer gagnant moins de 800 euros par mois se déclarent néanmoins épanouies, contre 90% chez les personnes gagnant plus de 3.000 euros par mois.

Les critères les plus influents révélés par ce sondage: "se sentir aimé, entouré, être satisfait de sa vie amoureuse, familiale et amicale." Parmi les moins importants: la situation matérielle, l'apparence et le poids. Un nouveau pied de nez à l'idée répandue d'un diktat des apparences et d'une pression sociale généralisée. Les Français disent ici qu'être "beau et riche" n'est pas indispensable pour atteindre le bonheur.

Par ailleurs, cette étude révèle un véritable paradoxe: si 83% des Français se disent épanouis, ils ne sont que 25% à penser que le reste de leurs compatriotes le sont... Cet écart entre perception personnelle et perception collective surprend. Il s'approche cependant d'autres indicateurs (moral des Français, perspectives économiques, etc.). Selon l'étude, ce paradoxe s'expliquerait, entre autre, par le poids des idées dominantes ou la coupure entre sphère privée et sphère collective.