SMS : les opérateurs montent au créneau contre une baisse tarifaire imposée

Les opérateurs mettent en avant leurs forfaits illimités aux tarifs attractifs. Alors que le gouvernement, rapport de l'Arcep à l'appui, plaide en faveur d'une baisse plus soutenue des prix des mini-messages.

Baissera? Baissera pas? Le débat autour du prix des SMS, ces messages courts transmis par téléphone portable, fait rage. Jeudi 17 juillet, les opérateurs sont montés au créneau pour défendre les tarifs actuels et contester une baisse des tarifs imposée par le gouvernement, une option qui se dessine à la suite de la publication d'une étude de l'l'Autorité française de régulation des télécoms (Arcep).

D'une seule voix, les opérateurs défendent leurs tarifs arguant le fait que le nombre de leurs clients payant leurs SMS à l'unité (12 centimes d'euro pour Bouygues Télécom, 13 centimes pour Orange et 15 centimes pour SFR) est faible. " Il n'est pas juste de dire que les prix n'ont pas baissé depuis 2005", affirme un porte parole de Bouygues Télécom, interrogé ce vendredi matin par latribune.fr.

Dans un communiqué envoyé la veille, le groupe évalue plutôt le prix moyen d'un SMS à 5 centimes d'euro en 2008 contre 11 centimes début 2006, soit près de 55% de moins en deux ans. Un calcul réalisé sur la base de toutes les offres proposées (offres de SMS intégrés dans un forfait, forfaits illimités, envois à l'unité,etc). Idem chez concurrent SFR qui indique que le prix moyen d'un SMS s'élevait pour ses clients à 5,1 centimes d'euro en avril 2008, soit 42% de baisse réalisée sur un an.

"Si les pouvoirs publics décidaient d'imposer un prix unitaire à la baisse, le modèle économique s'en trouverait modifié et le prix des offres d'abondance pourrait augmenter", avertit le porte-parole de Bouygues. Et d'ajouter que "ce changement se ferait au détriment des jeunes qui font un usage intensif de ce service".

L'Arcep rapporte d'ailleurs que les jeunes sont en effet incontestablement les consommateurs les plus friands (plus de 95% d'utilisation pour 11-24 ans); un pourcentage qui reste toutefois élevé dans les tranches d'âge supérieures (79,6% pour les 30 à 34 ans, 53,2% pour les 55 à 64 ans).

Plusieurs sons de cloche qui promettent encore un long débat autour d'un marché en plein boom. Ce sont pas moins de 19 milliards de textos qui ont circulé en 2007, un trafic en hausse de 575% depuis 2001! Un véritable mode de consommation de masse qui domine largement les autres modes de communication comparables (MMS, messages instantanés, courriels,...).

Et selon les prospections de l'Arcep, la croissance annuelle moyenne pondérée entre 2007 et 2011, on passerait de 29,2 SMS par abonné par mois à 66,8. En valeur, le poids des SMS dans la facture représenterait 12% en 2011 contre 9% en 2007.

C'est une étude, publiée ce mercredi par l'Autorité française de régulation des télécoms (Arcep) à la demande du gouvernement, qui a mis le feu aux poudres. Elle rapporte que le prix du SMS vendu à l'unité (hors forfait) n'a pas évolué depuis 2005, sauf chez les opérateurs mobiles virtuels (MVNO) et s'établit en moyennne à 12 centimes d'euros l'unité. "C'est encore trop cher", a souligné mercredi Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la Consommation. Tout en constatant des efforts de la part des opérateurs, il souhaiterait un geste supplémentaire.

Vers un eurotarif pour les SMS

Rejoignant le point de vue de la commission européenne, le rapport de l'Arcep pointe du doigt le niveau élevé et stable des tarifs des SMS en situation d'itinérance européenne (envoyés ou reçus à l'étranger), "sans que le jeu concurrentiel soit en mesure de remettre en cause cette situation de fait". "Dans ces circonstances, lit-on dans le rapport, (...) une intervention réglementaire est fortement envisagée par la Commission européenne en l'absence de décroissance rapide des tarifs de détail par les opérateurs (...)". Une telle réglementation a déjà été instaurée il y a déjà neuf mois pour les appels vocaux.
Un point plus sensible visiblement car les opérateurs sont nettement plus silencieux. Le porte-parole de Bouygues n'a pas souhaité commenter, déclarant juste: "On n'en n'est pas là". Un peu quand même car dans un entretien publié ce vendredi dans La Tribune, Viviane Reding, commissaire européenne chargée de l'information et des médias, a annoncé qu'elle proposera d'étendre l'eurotarif sur les SMS à l'automne. "Je viendrai avec des propositions concrètes de prix plafond fin septembre, début octobre". Elle explique que malgré l'eurotarif pour les appels vocaux, "nous avons laissé une chance aux opérateurs de s'autoréguler. Or, le prix moyen des SMS en itinérance a baissé de 29 centimes à 28 centimes en un an Autant dire que je suis furieuse". Un tarif qui devrait tomber à 11 centimes.

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