La croissance française revue à la hausse à 2,1% pour 2007

Selon Bercy et l'Insee, la hausse du PIB français a atteint 2,2% en données brutes et 2,1% en données corrigées l'an dernier, au lieu de 1,9% initialement annoncé. La Commission européenne, qui envisage de lancer une mise en garde à la France sur ses déficits, accueille ces chiffres avec prudence.

Du baume au coeur du gouvernement en cette journée de grogne sociale ! La France a enregistré une croissance de 0,6% au premier trimestre, meilleure que prévu, après 0,3% au dernier trimestre de l'an dernier. Et le chiffre pour l'ensemble de 2007 a été révisé à 2,2% (en données brutes) au lieu de 1,9%, a annoncé ce jeudi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. En données corrigées, la croissance 2007 a atteint 2,1%, après 2,4% en 2006, a précisé l'Insee.

Au premier trimestre 2008, les dépenses de consommation des ménages ont cependant sérieusement ralenti, avec une hausse de 0,1% contre 0,6% (révisé de 0,4%) au trimestre précédent, contribuant à hauteur de 0,1 point à l'évolution du PIB. Leurs dépenses d'investissement, essentiellement dans l'immobilier neuf, ont aussi ralenti (0 après +0,8%), note l'Insee.

Les dépenses d'investissement des entreprises non financières ont en revanche accéléré (1,8% après 1,2% au quatrième trimestre), permettant à la formation brute de capital fixe de progresser dans l'ensemble de 1,1%, au même rythme qu'au quatrième trimestre. La contribution des variations de stocks à la croissance a été nulle en janvier-mars après une contribution négative de 0,6 point au quatrième trimestre.

De leur côté, les exportations ont bondi de 3,1% au premier trimestre (après -0,2% au quatrième trimestre) alors que les importations augmentaient de 1,9% (après -1,1%) : le solde du commerce extérieur contribue ainsi pour 0,3 point à l'évolution du PIB, comme en octobre-décembre. Enfin, la dette publique a été révisée à la baisse à 63,9% du PIB l'an dernier, selon l'Insee.

La ministre, qui s'exprimait sur Europe 1 quelques minutes avant la publication des statistiques par l'Insee, a dit "jubiler". Elle juge donc "outrageusement pessimistes" les prévisions de la Commission européenne qui voit la croissance française baisser et se prépare à envoyer une mise en garde à Paris sur ses comptes publics

Reste que la Commission européenne a accueilli ces chiffres avec prudence. "Il est un peu trop tôt pour en tirer des conclusions sur les déficits", a déclaré Amelia Torres, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia. "La difficulté est dans le deuxième trimestre, qui nous attendons nettement moins bon."

Si la France estime que ce chiffre de croissance meilleur que prévu devrait inciter la Commission européenne a réfléchir avant de lui lancer un avertissement pour un déficit qu'elle estime à 3% du PIB en 2009, limite imposée par le traité de Maastricht, il n'en va pas forcément de même à Bruxelles. Joaquin Almunia a ainsi répété mercredi qu'il s'apprêtait à agir en ce sens, sans préciser la nature de cet avertissement qu'il espère voir adopter par la Commission avant la réunion des ministres des Finances des Finances de l'UE, le 2 juin prochain. Les services de Bruxelles estiment en effet que le reste de l'année sera médiocre. "On ne peut à ce stade en tirer plus de conclusions, parce que nous n'avons pas les composantes de la croissance pour voir si effectivement l'année pourrait être meilleure que prévu en termes de croissance", a estimé Amélia Torres.

Nicolas Sarkozy estime que les bons chiffres français montrent la "nécessité de maintenir le cap"
"Le président de la république se réjouit des chiffres de croissance publiés aujourd'hui par l'Insee. Ils traduisent l'impact des mesures prises en application de ses engagements (du président, ndlr) par le gouvernement en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat", indique ce jeudi un communiqué de l'Elysée. "Les résultats de 2007 comme les estimations pour le premier trimestre 2008 sont conformes aux prévisions du gouvernement en dépit d'un contexte international difficile", relève le chef de l'Etat. "Le diagnostic posé sur la situation de notre pays et les remèdes à y apporter sont confortés", estime-t-il. "Libération du travail, modernisation de l'économie, investissement dans l'avenir, intéressement des salariés aux performances de leurs entreprises, assainissement des comptes sont au coeur de la stratégie économique. Les résultats publiés aujourd'hui témoignent de la nécessité de maintenir ce cap".

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